Platée - Opéra national du Rhin
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<strong>Platée</strong> selon Christophe Rousset<br />
J’aborde toujours une œuvre en évitant soigneusement de me faire influencer par les autres. Je n’ai vu <strong>Platée</strong><br />
qu’une seule fois, c’est il y a plus de 20 ans à l’<strong>Opéra</strong>-Comique, dirigé par Jean Claude Magloire, qui adore cette<br />
œuvre et m’en avait toujours parlé avec une passion absolue. Je sais qu’elle a été l’objet de versions souvent<br />
outrancières ce qui est facile avec une œuvre qui flirte avec le comique. Mais les comiques de Marivaux ou de<br />
Voltaire ne sont pas des comiques de boulevard ! Même pas grand-chose à voir avec le comique d’un Molière<br />
d’ailleurs. Le ravissement de l’âme, ce qui fait plaisir et flatte ou chatouille au XVIIIe siècle de Madame de<br />
Pompadour n’est certainement pas un Guignol mal déguisé. On se doit de respecter toutes ses données stylistiques<br />
sinon on défigure une œuvre et on lui fait dire à toute force ce qu’elle n’a jamais préten<strong>du</strong> dire. Voilà mon but et<br />
non mes prétentions ! C’est toujours ce que j’ai voulu faire au clavecin aussi. Au XVIIIe siècle, vous avez beaucoup<br />
de pièces à titres, chez Couperin et Rameau pour ne citer que les plus connus : on peut choisir l’anecdote,<br />
évidemment (une Tricoteuse, une Poule), mais elle ne mène jamais bien loin. Le Gilles de Watteau a toujours été<br />
pour moi d’une énigmatique fascination. Il faut toujours trouver des « sous-couches » en France, rien n’est jamais<br />
plat, rien ne dit jamais qu’une seule chose, l’ambiguïté est le jeu favori des Français encore aujourd’hui et d’ailleurs<br />
Offenbach n’était pas Français.<br />
Extraits d’un entretien avec Christophe Rousset, novembre 2009<br />
Les Talens lyriques<br />
Créé en 1991 par Christophe Rousset, l’ensemble de musique instrumentale et vocale Les Talens Lyriques se<br />
pro<strong>du</strong>it sur les plus grandes scènes : l’<strong>Opéra</strong> de Lausanne, le Nederlandse Opera, le Théâtre des Champs-Élysées,<br />
le Capitole de Toulouse, le Théâtre <strong>du</strong> Châtelet à Paris, le Barbican Centre de Londres, le Carnegie Hall de New<br />
York, la Philharmonie d’Essen et prochainement le Theater an der Wien. Leur répertoire s’étend de Monteverdi<br />
(L’Incoronazione di Poppea) à Haendel (Scipione, Riccardo Primo, Rinaldo, Admeto, Giulio Cesare, Serse, Tamerlano,<br />
Alcina, Ariodante) en passant par Lully (Persée, Roland), Cimarosa (Il Mercato di Malmantile, Il Matrimonio Segreto),<br />
Traetta (Antigona, Ippolito ed Aricia), Jommelli (Armida abbandonata), Martin y Soler (La Capricciosa Corretta), Mozart<br />
(Mitridate, Re di Ponto, Die Entführung aus dem Serail) et Rameau (Zoroastre, Castor et Pollux). L’ensemble est soutenu<br />
par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Paris et la Fondation Annenberg. Il est membre de<br />
la FEVIS et <strong>du</strong> PROFEVIS (Fédération et Syndicat des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés).