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Platée - Opéra national du Rhin

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Jean-Philippe Rameau<br />

Né à Dijon en 1683, il est le septième de onze enfants. Son père, organiste, assure<br />

la formation musicale de ses enfants : on dit de Jean-Philippe qu’il savait son<br />

solfège avant même de savoir lire et écrire. En 1701, se destinant à la musique, il<br />

séjourne environ trois mois à Milan. À partir de 1702, il est successivement organiste<br />

à Clermont, à Paris chez les Jésuites, à Dijon où il reprend le poste de son père à<br />

Notre-Dame, à Lyon puis à nouveau à Clermont. Il approfondit ses connaissances<br />

théoriques sur la musique, et publie le Traité de l’Harmonie ré<strong>du</strong>ite à ses principes<br />

naturels à son arrivée à Paris en 1722. Il compose plusieurs cantates et motets. Avant<br />

1727, il rencontre son futur mécène, La Pouplinière, et obtient en 1731 la direction de<br />

son orchestre privé. Hippolyte et Aricie, sur un livret de Pellegrin initie la Querelle des<br />

Bouffons en 1733. En 1736, Samson est interdit par la censure à cause <strong>du</strong> livret de<br />

Voltaire. La même année, Castor et Pollux, tragédie lyrique, est donnée à Versailles et<br />

Rameau ouvre son École de composition. En 1745, il est nommé Compositeur de la<br />

Musique <strong>du</strong> Cabinet <strong>du</strong> Roi et se tourne vers une musique plus légère, privilégiant<br />

l’opéra-ballet et la pastorale aux tragédies en musique. <strong>Platée</strong>, comédie-ballet, est<br />

donnée à Versailles la même année. En 1748, Rameau compose Zaïs, pastorale<br />

héroïque en un prologue et quatre actes, puis un ballet, Pygmalion. En 1750, il<br />

publie Démonstration <strong>du</strong> principe de l’harmonie, dont Diderot a aidé la rédaction.<br />

Le triomphe de la reprise de Castor et Pollux en 1754 met provisoirement fin à la<br />

Querelle des Bouffons dans laquelle Rameau se trouve engagé depuis 1752. Rameau compose sa dernière œuvre,<br />

Les Boréades, en 1763. Il a 80 ans. Pour des raisons obscures, l’œuvre n’est pas jouée. Le compositeur meurt le 12<br />

septembre de l’année suivante. La Querelle des Bouffons l’a relégué avec Lully parmi les gloires <strong>du</strong> passé.<br />

À propos de Rameau...<br />

Frédéric-Melchior Baron de Grimm, qui fut un farouche opposant à l’opéra français, déclara en 1752 dans une lettre :<br />

« M. Rameau est considéré par tous les connaisseurs comme un des plus grands musiciens qui ait jamais existé, et<br />

c’est avec raison. »<br />

Et le même Baron Grimm dans sa Lettre sur Omphale : « Mon étonnement est à son comble, quand je pense que<br />

l’auteur de Pygmalion est celui <strong>du</strong> quatrième acte de Zoroastre, que l’auteur de Zoroastre est celui de <strong>Platée</strong>, et que<br />

l’auteur de <strong>Platée</strong> a fait le divertissement de la Rose dans l’acte des Fleurs. Quel Protée toujours nouveau, toujours<br />

original, toujours saisissant le vrai et le sublime de chaque caractère ! »<br />

Jean-Jacques Rousseau qui écrivait à Grimm : « Personne n’a mieux que lui saisi l’esprit des détails, personne n’a<br />

mieux su l’art des contrastes. »<br />

Pierre-Louis d’Aquin de Châteaulyon dans Le Siècle littéraire de Louis XV, au sujet de la musique et ses effets : « Je<br />

connais des gens à qui un opéra de M. Rameau a valu les conseils des Molins et des Vernages, ils étaient fort<br />

malades en entrant, ils en sortaient guéris. Je ne parle que de ceux qui ont un organe sensible. » (1753).<br />

Puis, un siècle plus tard, Hector Berlioz disait de lui : « Rameau est le premier musicien français qui mérite le nom de<br />

maître. » (1842).<br />

Et Claude Debussy, encore plus récemment :<br />

« L’immense apport de Rameau est ce qu’il sut découvrir de la « sensibilité dans l’harmonie » ; ce qu’il réussit à noter<br />

certaines couleurs, certaines nuances dont, avant lui, les musiciens n’avaient qu’un sentiment confus. » (1912).<br />

L’apport de Rameau à la tragédie lyrique<br />

Il est considérable : il en fait un pro<strong>du</strong>it ayant sa propre cohérence, une œuvre d’art en soi, et non plus un prétexte<br />

à dire autre chose. Il contribue à l’élimination progressive des prologues à tendances politique ou sociale et cesse<br />

de reprendre des danses déjà enten<strong>du</strong>es dans des divertissements antérieurs en guise d’entractes, les remplaçant<br />

par des compositions spécialement adaptées à la situation dramatique. L’ouverture, au lieu d’être une symphonie<br />

autonome et sans rapport avec le drame, devient un prélude, une préparation psychologique à l’action, en lien<br />

avec le climat sonore de l’œuvre. En cela, Rameau précède les réformes de Gluck.

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