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Documents Greco - Roumains: le fonds Mourouzi d'Athenes

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INTRODUCTION 5<br />

nent s'ajouter <strong>le</strong>s supérieurs de quelques monastères: Moldovija, Socola,<br />

Burdujeni (Todireni).<br />

La confirmation par l'autorité princière d'une ou de plusieurs parties<br />

d'un village, la contestation d'une possession sur la base d'un titre plus<br />

ancien, <strong>le</strong>s actions parfois intentées dans la même cause à chaque<br />

changement de règne, <strong>le</strong>s ententes et quelque fois même <strong>le</strong>s apparentages<br />

entre <strong>le</strong>s plaideurs, <strong>le</strong>s empiétements abusifs de la terre d'un voisin<br />

illustrent mieux que toute autre source un des facteurs majeurs de la vie<br />

quotidienne d'antan, un facteur qu'on peut qualifier sans exagération de<br />

raison d'être des propriétaires terriens d'alors. L'opiniâtreté avec laquel<strong>le</strong><br />

ces propriétaires, grands ou petits, défendent <strong>le</strong>urs droits ou contestent<br />

ceux des autres, donne raison à une remarque de l'historien<br />

roumain Nicolas lorga, comme quoi <strong>le</strong> propriétaire roumain est enclin à<br />

défendre son droit "jusqu'à la folie".<br />

Parcourant dans l'ordre chronologique ces documents - d'abord en<br />

slave et à partir du XVIIe sièc<strong>le</strong> en roumain - pour en faire ressortir <strong>le</strong>s<br />

modifications qu'ils apportent à la carte des terres de Çerbàneçti, Bereçti<br />

et Zvoriçtea, en ce qui concerne <strong>le</strong>s propriétaires des différentes parties,<br />

<strong>le</strong> chercheur pourra se croire assister à une partie d'échecs, dont <strong>le</strong> gagnant<br />

sera, après 350 ans de disputes, <strong>le</strong> pitar I. Keçco, qui, <strong>le</strong> 20 juil<strong>le</strong>t<br />

1814, apparaît comme détenteur des sept/huitièmes de chacune de ces<br />

trois terres. Jusqu'alors <strong>le</strong>s changements de propriétaires s'étaient faits<br />

<strong>le</strong>ntement, par acquisitions, donations, dots ou confiscations. Un cas<br />

particulièrement intéressant de confiscation est celui du boyard Çtefan<br />

Stârcea, qui, révolté contre <strong>le</strong> prince régnant Constantin Cantemir,<br />

s'était réfugié en Pologne, d'où il faisait périodiquement des incursions<br />

de pillage en Moldavie. Le 20 avril 1686, <strong>le</strong> prince confisque ses propriétés<br />

et fait don de cel<strong>le</strong> de Bereçti à un autre boyard, Patrasso Baçota,<br />

décrétant que Stârcea est devenu malfaiteur et traître, et que plus jamais<br />

il n'aura <strong>le</strong> droit d'avoir des propriétés en Moldavie. Les inconséquences<br />

dues aux fréquents changements des princes étaient cependant tel<strong>le</strong>s qu'à<br />

peine dix ans plus tard, la moitié de la terre de Zvoristea était rentrée<br />

dans <strong>le</strong> patrimoine des Stârcea. En 1696 4 ,1. Stârcea la donne en dot à sa<br />

fil<strong>le</strong> lors de son mariage avec Veliçko Keçco. Leurs descendants s'efforceront<br />

avec patience - et réussiront - à arrondir <strong>le</strong>ur patrimoine, tous<br />

à l'exception d'un seul qui fut exclus de l'héritage parce que se rappelant<br />

ses origines cosaques, il occupait ses loisirs à razzier <strong>le</strong>s chevaux de la<br />

garnison turque du château fort de Hotin, ce qui attirait invariab<strong>le</strong>ment<br />

des incursions punitives dévastatrices.<br />

"Bon sane ne saurait mentir", pourrait-on dire, car <strong>le</strong>s membres de<br />

cette famil<strong>le</strong>^ ne s'arrêtent pas à ces exploits romanesques effectués au<br />

4. Sous <strong>le</strong> prince Antioche Cantemir, propre fils de Constantin.<br />

5. D'origine cosaque et connue depuis <strong>le</strong> XVIe sièc<strong>le</strong>, cette famil<strong>le</strong> s'établit<br />

en Moldavie où el<strong>le</strong> compta parmi la bonne nob<strong>le</strong>sse. Une des descendantes de<br />

Veliçko Keçco fut la reine de Serbie, Natalie, femme du roi Milan Obrénovitch.

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