20.06.2013 Views

Documents Greco - Roumains: le fonds Mourouzi d'Athenes

Documents Greco - Roumains: le fonds Mourouzi d'Athenes

Documents Greco - Roumains: le fonds Mourouzi d'Athenes

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

INTRODUCTION 23<br />

Adoptant ce point de vue <strong>le</strong> Tribunal de Cahul, chargé à nouveau de<br />

juger <strong>le</strong> différend, prononça un arrêt dans ce sens. Cette solution s'imposait<br />

d'autant plus que <strong>le</strong>s propriétaires de Särata avaient tous <strong>le</strong>s deux<br />

conclu des contrats de fermage, ce qui, bien entendu, donna lieu à un<br />

autre différend entre propriétaires et fermiers 37 .<br />

Entre-temps, A<strong>le</strong>xandre <strong>Mourouzi</strong> inonde <strong>le</strong>s autorités russes, parmi<br />

<strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> Consulat de Jassy, d'une avalanche de mémoires et de réclamations.<br />

En juil<strong>le</strong>t 1853, <strong>le</strong> Consulat reconnaît que <strong>le</strong>s autorités militaires<br />

de Bessarabie qui avaient accéléré l'application de la décision du<br />

Tribunal, n'avaient aucune qualité de <strong>le</strong> faire, vu que <strong>le</strong> droit des<br />

<strong>Mourouzi</strong> d'en appe<strong>le</strong>r aux instances supérieures de St. Pétersbourg<br />

existait toujours. Le Tribunal de Cahul, maintenant mis en cause par <strong>le</strong>s<br />

autorités provincia<strong>le</strong>s, se défend prétextant que <strong>le</strong> terme d'appel des<br />

<strong>Mourouzi</strong> avait expiré, oubliant qu'à la suite de la guerre et de l'occupation<br />

des Principautés par <strong>le</strong>s armées turques et autrichiennes toutes <strong>le</strong>s<br />

communications avec la Bessarabie avaient été interrompues et que, du<br />

fait qu'A<strong>le</strong>xandre <strong>Mourouzi</strong> était ressortissant étranger, la durée du<br />

terme de recours était doub<strong>le</strong> pour lui et enfin - fait essentiel - que la<br />

terre de Särata appartenait à la princesse Rallou, qui n'avait même pas<br />

été citée lors du procès.<br />

L'état de guerre qui rendait presque impossib<strong>le</strong> <strong>le</strong>s communications<br />

entre <strong>le</strong>s deux rives du Pruth et plus encore <strong>le</strong>s abus des Pruncu firent<br />

qu' A<strong>le</strong>xandre <strong>Mourouzi</strong> considéra l'offre de son cousin Constantin D.<br />

<strong>Mourouzi</strong> de s'occuper du procès comme une chance inespérée. En tant<br />

que fils de Démètre <strong>Mourouzi</strong> et petit-fils de la princesse Zoé <strong>Mourouzi</strong>,<br />

Constantin était un des 28 héritiers de cette dernière. Contre des émoluments<br />

de 3.500 ducats il prit l'engagement que dans un interval<strong>le</strong> de<br />

deux ans, la princesse Rallou rentrerait dans tous ses droits concernant<br />

Särata. Par l'intermédiaire d'un certain "Monsieur Ianco" et du poète<br />

A<strong>le</strong>cu Russo, qui à l'époque s'occupait aussi d'avocature, Constantin D.<br />

<strong>Mourouzi</strong> proposa à son cousin d'acheter Särata au prix de 8 roub<strong>le</strong>s la<br />

falce et de lui vendre la terre de Pechia avec 14 roub<strong>le</strong>s 38 . On peut supposer<br />

que Constantin était resté en expectative, attendant que <strong>le</strong> procès<br />

se complique, mais cela sans cesser de compléter <strong>le</strong> dossier en faveur des<br />

<strong>Mourouzi</strong>. Ainsi ses recherches lui permirent - au prix de 40 ducats - de<br />

tomber sur des "mystères diaboliques" des frères Pruncu. Il élabore un<br />

37. En 1855 <strong>le</strong> Tribunal civil de Bessarabie décide qu'aussi bien <strong>le</strong>s revenus<br />

de la terre de Särata que ceux des terres de Pruncu soient consignés dans un<br />

dépôt d'État. Ces revenus provenaient du fermage de Särata et se montaient à<br />

1.741,61 roub<strong>le</strong>s d'argent et respectivement 4.600 roub<strong>le</strong>s pour l'interval<strong>le</strong><br />

1854-1855 et à 11.000 roub<strong>le</strong>s d'argent provenant des terres de Pruncu.<br />

38. Au cours du procès, cet esprit retors qu'est Constantin, vint prier à<br />

"genoux" A<strong>le</strong>xandre d'acheter pour lui la terre de Çipoteni, propriété des<br />

Donici, et de la lui donner au bout d'une année quand il aura reçu l'argent qui<br />

lui est dû. D'ail<strong>le</strong>urs, dit-il, même si la terre restait à A<strong>le</strong>xandre, l'idée qu'el<strong>le</strong><br />

était "entre <strong>le</strong>s mains d'un <strong>Mourouzi</strong>" <strong>le</strong> conso<strong>le</strong>rait.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!