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Documents Greco - Roumains: le fonds Mourouzi d'Athenes

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INTRODUCTION 11<br />

priétés, sont indignés qu'Andrei Popovici refuse de continuer à <strong>le</strong>ur<br />

fournir du blé à crédit. En 1858, <strong>le</strong> même intendant décrit en détail la situation<br />

de la vente de l'eau-de-vie, soulignant qu'il doit faire face à la<br />

concurrence de Grégoire Bal§, qui avait déjà vendu 20.000 vedre à 16 <strong>le</strong>i<br />

la vadra, tandis que <strong>Mourouzi</strong> prétendait 16,20 <strong>le</strong>i.<br />

L'état du service des postes sur la distance Târgul Frumos- Fälticeni,<br />

que <strong>Mourouzi</strong> avait affermé ainsi que toutes <strong>le</strong>s tracasseries inhérentes<br />

est amp<strong>le</strong>ment discuté dans quelques <strong>le</strong>ttres. Andrei Popovici se déclare<br />

très mécontent des chevaux qu'on lui avait livrés en juin 1858 et s'est<br />

décidé - sur <strong>le</strong> conseil de G. Soutzo - à al<strong>le</strong>r acheter des chevaux en<br />

Russie, où d'après ce qu' on lui a dit, <strong>le</strong> prix d'un cheval de 5 à 6 ans et<br />

d'une tail<strong>le</strong> de 14 est d'environ 22 ducats. Dans une autre <strong>le</strong>ttre du 10<br />

décembre 1860, il narre l'incident de Târgul Frumos, où <strong>le</strong> ministre moldave<br />

des Cultes et de l'Instruction Publique avait requis qu'on mette à sa<br />

disposition deux diligences et 24 chevaux. Après une course fol<strong>le</strong> qui<br />

épuisa <strong>le</strong>s chevaux et démantela <strong>le</strong>s voitures, il fit licencier <strong>le</strong> maître de<br />

poste de Târgul Frumos, de sorte que <strong>le</strong> service dut être surveillé par son<br />

second, et cela à une époque où <strong>le</strong>s chemins étaient défoncés et <strong>le</strong>s postillons<br />

hargneux.<br />

Mais la vie sur <strong>le</strong>s terres <strong>Mourouzi</strong> n'était rien moins qu' idyllique.<br />

Dans ses <strong>le</strong>ttres de 1869, <strong>le</strong> régisseur G. Urzicä décrit la manière dont il<br />

engage des travail<strong>le</strong>urs agrico<strong>le</strong>s. Ainsi il a fait venir à Trestiana trente<br />

travail<strong>le</strong>urs pour l'égrenage du maïs, qu'il paye 36 <strong>le</strong>i par mois -sans<br />

nourriture- et une paire de bottes après six mois de service. Mais l'intermédiaire<br />

juif qui <strong>le</strong>s a recrutés reçoit 50 <strong>le</strong>i par homme! En 1873, <strong>le</strong><br />

même régisseur constate que <strong>le</strong>s paysans refusent de s'engager si on ne<br />

<strong>le</strong>ur assure pas aussi la nourriture et <strong>le</strong> payement de <strong>le</strong>urs impôts et<br />

autres charges par <strong>le</strong> propriétaire. Pour se venger, <strong>le</strong> régisseur <strong>le</strong>ur fait<br />

distribuer du maïs de qualité tout à fait inférieure. Vu la pénurie de maind'œuvre,<br />

G. Urzicä écrit qu'il n'en a pas trouvé à engager et p<strong>le</strong>in de<br />

rancune propose de "<strong>le</strong>s laisser d'abord s'embrouil<strong>le</strong>r avec <strong>le</strong>urs impôts<br />

et obligations, car ensuite ils viendront d'eux-mêmes prier qu'on <strong>le</strong>s engage".<br />

Parfois <strong>le</strong> sujet aride du type <strong>le</strong>ttres d'affaires change pour relater des<br />

événements de la vie villageoise quotidienne. Ainsi <strong>le</strong> 22 mai 1859, <strong>le</strong><br />

régisseur G. Cozmovici communique à <strong>Mourouzi</strong> qu'un meurtre a été<br />

commis à Dorneçti, dans <strong>le</strong>s circonstances suivantes: un certain Ciu<strong>le</strong>i<br />

avait volé 400 moutons appartenant à des habitants du village, dont un<br />

Nicolae. Découvert et entouré par <strong>le</strong>s paysans, Ciu<strong>le</strong>i essaye de tuer <strong>le</strong>dit<br />

Nicolae, mais il ne peut cependant pas viser, à cause des cabrio<strong>le</strong>s du<br />

cheval de celui-ci. Le fusil part cependant et la bal<strong>le</strong> ricoche et frappe<br />

mortel<strong>le</strong>ment un autre paysan, Câçlariu, qui passait par là par hasard.<br />

L'enquête prouve la culpabilité de Ciu<strong>le</strong>i, surtout que la perquisition effectuée<br />

chez lui a permis de découvrir beaucoup d'indices compromettants.<br />

Le préfet ne trouve rien de mieux à faire que de donner à la veuve,<br />

restée avec trois enfants, cinq ducats que cel<strong>le</strong>-ci dédaigne et jette au loin<br />

disant qu'el<strong>le</strong> "ne vend pas <strong>le</strong> sang de son mari".

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