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Grammaire théorique de la langue française - Biblioteca Ştiinţifică a ...

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modalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité et <strong>de</strong> l’action. Autrement dit, <strong>de</strong>s noms: Pierre, chaise, <strong>de</strong>s<br />

adjectifs: rouge, bon, <strong>de</strong>s verbes: marcher, lire, <strong>de</strong>s adverbes: bien, très.<br />

Les ligaments (copules, prépositions, conjonctions, actualisateurs,<br />

quantificateurs et signes grammaticaux implicites) ont pour fonction <strong>de</strong> grouper en<br />

syntagmes les signes appartenant à <strong>de</strong>s catégories complémentaires dans le rapport<br />

<strong>de</strong> déterminé et déterminant. (Bally Ch., Linguistique générale et linguistique<br />

<strong>française</strong>, Berne, 1950).<br />

Pourtant le principe d’après lequel les mots sont réparties en parties du<br />

discours est bien difficile à relever. Or <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s mots en parties du discours<br />

n’est pas une c<strong>la</strong>ssification „artificielle” mais une „réelle”, mais qui néanmoins ne<br />

peut avoir pour principe <strong>de</strong> division un critère unique et précis. En pratique, pour<br />

discerner telle ou telle partie du discours, on s’appuie toujours sur un ensemble <strong>de</strong><br />

critères, basés sur le caractère <strong>de</strong> telle ou telle c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> mots.<br />

Ainsi on s’accrochait souvent pour c<strong>la</strong>ssifier les mots en c<strong>la</strong>sses aux signes<br />

distinctifs <strong>de</strong> ces c<strong>la</strong>sses, en les prenant comme leur essence. Toutefois, les parties du<br />

discours, étant „un c<strong>la</strong>ssement naturel”, leurs signes distinctifs ne peuvent constituer<br />

ni leur essence, ni le principe <strong>de</strong> division <strong>de</strong> leur répartition.<br />

Le critère sémantique, qui paraît à <strong>la</strong> première vue tout séduisant, a déçu les<br />

savants. S’il est vrai que le substantif exprime <strong>de</strong>s objets et <strong>de</strong>s êtres, le verbe – <strong>de</strong>s<br />

procès et <strong>de</strong>s états, l’adjectif – <strong>de</strong>s qualités, il est vrai également, qu’en principe<br />

l’appartenence du mot à telle ou telle partie du discours ne dépend guère <strong>de</strong> sa valeur<br />

lexicale. Par exemple, dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>s substantifs peuvent entrer <strong>de</strong>s mots avec <strong>de</strong>s<br />

valeurs lexicales diverses: procès, états, qualités, re<strong>la</strong>tions, quantités etc: marche –<br />

procès, guerre – état, beauté – qualité, kilo, mètre, douzaine – quantités etc. Le sens<br />

lexical d’un adjectif peut souvent renvoyer à un être ou à un objet: Les élections<br />

prési<strong>de</strong>ntielles ou à une quantité: valeur double, triple.<br />

La valeur lexicale ne présente donc pas un appui sûr qui permettrait <strong>de</strong><br />

discerner les parties du discours.<br />

On a <strong>de</strong>puis longtemps remarqué que les mots d’une même c<strong>la</strong>sse figurent<br />

régulièrement dans les mêmes formes représentant les catégories grammaticales <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

partie du discours donnée. Ce<strong>la</strong> a mené certains linguistes à mettre à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

division <strong>de</strong>s mots en parties du discours le critère formel (morphologique). Les uns<br />

opéraient seulement avec les formes grammaticales. Les autres opéraient plutôt avec<br />

les valeurs <strong>de</strong> ces formes ce qui présentait évi<strong>de</strong>mment un avantage.<br />

Le critère purement formel est d’autant plus trompeur que les mêmes formes<br />

possè<strong>de</strong>nt souvent un contenu fort différent. Ainsi les marques du nombre sont les<br />

mêmes pour le substantif, l’adjectif et le participe. Mais pour l’adjectif et le participe<br />

<strong>la</strong> catégorie du nombre ne leur appartient pas. C’est <strong>la</strong> catégorie du nom mais pour<br />

l’adjectif et le participe elle marque seulement l’accord avec le nom et le rapport<br />

entre le déterminé et le déterminant. Pour le substantif, par contre, cette catégorie<br />

marque le nombre réel. La même catégorie grammaticale peut se rencontrer dans<br />

quelques c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> mots – le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> signification <strong>de</strong>s adjectifs et <strong>de</strong>s adverbes :<br />

plus c<strong>la</strong>ire / plus c<strong>la</strong>irement.<br />

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