Vers des villes durables Amérique du Nord, Europe du ... - Urbamet

mais le surcoût de construction et la crise immobilière de 2008 ont finalement conduit à
réduire cette proportion à 10 % suite aux négociations entre la direction de l’urbanisme de la
ville et les promoteurs - aménageurs 140 .
C’est pourquoi la ville étudie la possibilité de mettre en place des exemptions de la taxe ou de
l’impôt foncier, sur une période de 10 à 20 ans, afin d’encourager les nouvelles constructions
de logements locatifs, ainsi que des bonus de densité qui seraient indiqués dans les Plans
communautaires d’usage du sol destinés à de tels logements. De plus, la Province envisage de
constituer un fonds de financement pour soutenir la diversification du parc de logement dans
les villes du district régional en élevant le taux de taxe des habitations principales. Elle
s’engage à constituer des réserves foncières sur des terres qu’elle détient pour soutenir le
développement de logements abordables. Enfin, la Fédération canadienne des municipalités
(FCM) s’investit dans l'élaboration d'une stratégie nationale de logements abordables, en vue
d’utiliser les sols dont elle est propriétaire pour construire ce type de logement. Ces actions
seront soutenues par des mesures fiscales visant un changement du traitement de la taxe
fédérale sur les logements locatifs. De telles mesures paraissent nécessaires dans la mesure où
la Province de British-Colombia est celle ayant le niveau le plus élevé de taxe appliquée aux
propriétaires de bâtiments industriels ou commerciaux (de 6,5 % à 14,6 %) et le plus faible
pour les résidences d’habitation (en moyenne de 1,2 %).
Toutefois, selon J.P.Augustin, l’engagement du maire de Vancouver « de réguler l’itinérance
des sans-abris du centre ville, de lutter contre les gangs rivaux organisés autour du trafic de
drogue, et de proposer des logements sociaux dans une des villes d’Amérique du Nord
devenue inabordable se heurte à des sérieuses résistances » (Augustin, 2010, Revue
Urbanisme, N°371). Ce point est confirmé par E. Brunet-Jailly (2008, p. 386) selon lequel les
négociations entre coalitions d’intérêts économiques et politiques dotent Vancouver d’un
régime urbain de gouvernance qui conduit à mener pour le continent nord-américain une
politique socialement progressive mais fiscalement conservatrice. Ainsi, les modifications
envisagées dans le système de taxation n’apparaissent pas suffisantes pour lutter contre un
phénomène de marchandisation de la ville. Les politiques sociales correctives arrivent de
moins en moins à contrecarrer les effets sociaux et les inégalités générés par les mécanismes
du marché.
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III.4.2. Un développement urbain inégalitaire qui nuit la durabilité sociale ?
Marchandisation d’une ville plus désirable
Aussi, la stratégie de développement mise en œuvre se révèle fortement inégalitaire et peine à
atteindre des objectifs sociaux et environnementaux. Le redéveloppement urbain semble ne
pas pouvoir échapper à une logique de « marchandisation ». Cette marchandisation constitue
dans le contexte des outils économiques existants, la seule solution permettant de financer des
projets urbains de grande envergue sur le continent nord-américain. Les nouveaux outils
fiscaux et d’incitation économique mis en place (Sewel J., 2003) pour soutenir une politique
de logement et d’aménagement du territoire plus cohérente à l’échelle des régions urbaines du
Canada renforcent paradoxalement cette marchandisation.
140 Voir à ce propos les liens internet suivants : http://www.falsecreekresidents.org/artist.php?view=news&nid=1540;
http://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/story/2010/04/23/bc-olympic-village-social-housing.html;
http://www.planetizen.com/node/47457 ;