Vers des villes durables Amérique du Nord, Europe du ... - Urbamet
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plus participatifs et négociés, mais sur <strong>des</strong> échelles et <strong>des</strong> temporalités d’action ré<strong>du</strong>ites. En<br />
fait, la troisième figure de mise en œuvre <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable visant la construction<br />
d’un projet politique autour d’une responsabilisation <strong>des</strong> coalitions d’acteurs sur <strong>des</strong> défis de<br />
société cristallisés dans les modèles de développement serait encore très faiblement<br />
développée 32 .<br />
Les étu<strong>des</strong> de cas étudiées dans cette nouvelle recherche illustrent encore plus que les<br />
précédentes les combinaisons existantes entre ces tendances à la territorialisation et celles<br />
relatives à la gouvernementalisation.<br />
Lisbonne démontre d’une certaine façon une combinaison « classique » entre la persistance de<br />
politiques sectorielles, notamment dans le domaine <strong>du</strong> logement, qui continuent à assurer une<br />
fonction sociale, et l’émergence d’une transversalité à l’occasion <strong>des</strong> projets urbains sur <strong>des</strong><br />
territoires précis, tel que le projet de l’expo 98 en témoigne. Toutefois, la planification<br />
« stratégique » donne peu lieu à une gouvernementalisation <strong>des</strong> con<strong>du</strong>ites par le biais d’une<br />
réflexivité qui est encore peu développée sur <strong>des</strong> enjeux temporels et d’inter-territorialité.<br />
Stockholm témoigne d’une transversalité de l’action mais principalement dans le domaine<br />
environnemental. En effet, <strong>des</strong> politiques environnementales surplombantes viennent<br />
s’intégrer aux autres politiques (construction, transport, réseaux énergétiques…) et irriguent la<br />
planification par un polycentrisme censé être vertueux, ainsi que <strong>des</strong> projets démonstrateurs<br />
de technologies vertes. Toutefois, la gouvernementalisation <strong>des</strong> con<strong>du</strong>ites reste faible car<br />
circonscrite à <strong>des</strong> projets urbains (Hamarby, Royal Sea Port) ou à certains plans, tel que le<br />
plan climat, ou à certaines mesures tel que le péage urbain, en raison notamment de la<br />
domination de la ville-centre sur les autres <strong>villes</strong> de l’agglomération et de la faible évolution<br />
de la gouvernance à l’échelle intercommunale.<br />
Vancouver témoigne d’une plus grande réflexivité par une analyse critique <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de<br />
développement urbain sur la qualité de vie en ville et la dégradation environnementale. Les<br />
prémices d’une gouvernementalisation sont indéniables puisque les coalitions d’acteurs<br />
économiques et citoyens dialoguent et négocient avec les acteurs publics et politiques le<br />
contenu de la planification territoriale et en parallèle <strong>des</strong> projets urbains. Afin d’inclure les<br />
projets de grande envergure dans une stratégie de développement territorial, <strong>des</strong> pourparlers<br />
ont lieu entre les maires <strong>des</strong> <strong>villes</strong> périphériques et la ville-centre. Toutefois, les négociations<br />
entre coalitions ont surtout lieu sur <strong>des</strong> compromis entre la dimension économique et<br />
environnementale <strong>du</strong> développement. L’aspect social se voit traité à travers <strong>des</strong> politiques de<br />
soutien à l’intégration <strong>des</strong> populations immigrés asiatiques ou bien la proportion de<br />
logements aidés et l’agencement <strong>des</strong> fonctions favorisant l’accès aux services, et non à travers<br />
les moyens de lutter contre la ségrégation socio-urbaine, puisqu’un tel objectif supposerait de<br />
revenir sur la prédominance accordée à la valorisation marchande de la ville et aux<br />
compromis tissés avec les coalitions d’acteurs économiques sur cette valorisation.<br />
On peut alors se demander, comment les forces démocratiques qui contribuent à une<br />
gouvernementalisation peuvent déboucher sur <strong>des</strong> changements de gouvernance qui visent à<br />
contrats de développement territorial avec les collectivités tel que l’illustre l’exemple <strong>du</strong> Grand Paris et <strong>du</strong> côté <strong>des</strong> USA, le<br />
programme « Sustainable communities » de l’Etat Fédéral américain mis en place sous la mandature d’Obama.<br />
32 D’autant que cette perspective est parfois détournée au profit d’une responsabilité <strong>des</strong> citoyens et entreprises appelés à<br />
adopter <strong>des</strong> comportements sobres et éthiques, ce qui comporte <strong>des</strong> effets ambigus en termes de culpabilisation <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s<br />
et de l’accent mis sur une problématique de la « réparation » à propos d’enjeux incommensurables, tels que <strong>des</strong> auteurs<br />
(Zaccaï et Godard) l’ont souligné à propos de la « dette écologique » ou <strong>des</strong> inégalités environnementales.<br />
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