Vers des villes durables Amérique du Nord, Europe du ... - Urbamet

A cet égard, la question des transports est bien sûr centrale et beaucoup d’efforts sont à
accomplir sur ce point, tant dans l’organisation de l’offre que de celle de la structuration des
réseaux. Mais cette question est également reliée à la localisation des emplois, puisque l’on
assiste à une déconnexion entre les deux, faisant de la voiture particulière le principal support
des déplacements. Les impacts environnementaux sont classiques : pollution, nuisances, etc.
Toutefois, il existe une réelle marge d’amélioration et l’analyse du plan de mobilité qui va
sortir fournirait certainement des informations intéressantes.
La question du logement est, elle aussi, très présente, mais il faut insister sur le fait que
beaucoup de progrès ont été accomplis, et par ailleurs, une nouvelle stratégie en cours de
développement poursuit les efforts engagés. Des interrogations demeurent sur les conditions
résidentielles des ménages, qui sont également dépendantes du contexte économique et du
fonctionnement du marché immobilier, que le seul outil de la planification est peu apte à
modifier.
Si l’on admet une définition minimaliste du développement durable territorial comme la
satisfaction des besoins locaux sans compromettre la capacité des entités territoriales de rang
supérieur à assurer leur propre viabilité (Godard 2005), alors la situation de Lisbonne
apparait nuancée : on peut dire que l’on assiste à une vrai processus de reconquête du centre,
avec un investissement très fort dans le renouvellement urbain qui porte en soi un enjeu
d’équité, mais des tendances dispersives dans sa périphérie qui interrogent cette durabilité.
Nous avons mis en évidence la prise de conscience de ces différents types de non-durabilité
générés essentiellement aux échelles supérieures par les autorités locales qui disposent du
pouvoir de décision. Il est trop tôt pour présager de l’effet des réponses choisies, car pour une
bonne part, ils sont dépendants d’effets macroéconomiques. Mais il serait erroné de tout faire
reposer sur ce contexte économique global. Les enseignements de l’économie territoriale
montrent bien que la globalisation ne s’impose pas d’elle même de manière univoque, mais
qu’il existe un double mouvement entre des dynamiques homogénéisantes qui découlent de
l’environnement macroéconomique et des dynamiques locales issues du territoire. Il y a la
reconnaissance d’une dialectique entre le spécifique et le global. De ce point de vue, on voit
bien que Lisbonne doit certes faire face aux pressions venues de Bruxelles, mais que
parallèlement, elle a opéré des choix habiles en s’appuyant sur la valorisation de ses
ressources locales, notamment patrimoniales et culturelles (réhabilitation du front de mer, du
centre ancien, espaces culturels, etc.), pour reconquérir un certain dynamisme économique,
qui reste malgré tout insuffisant et fragile. En revanche, en termes de renouvellement urbain,
l’intervention sur le cadre bâti existant, l’optimisation de la réutilisation du foncier ainsi
qu’un renforcement des réseaux sont clairement des choix qui contribuent à une trajectoire
plus soutenable.
C’est son expérience acquise dans le domaine de la planification stratégique qui retient le plus
notre attention, sans compter que cela génère nécessairement l’apprentissage de nouvelles
modalités de travail au sein des équipes municipales, qui se diffusent assez rapidement. Cela
favorise la transversalité entre les différents organismes, et comme on l’a constaté avec
l’agence nationale de l’environnement et de l’énergie, cela permet aussi de maintenir une
cohérence dans les domaines d’intervention, ce qui est également fondamental dans la mise en
place d’une politique de développement durable.
Comme on l’a vu, la référence au développement durable n’est pas omniprésente dans les
discours et apparaît tardivement, mais elle se traduit dans l’agenda politique et dans la
hiérarchisation de priorités d’actions, ce qui est sans doute plus efficace qu’un affichage
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