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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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1.2 AUX SOURCES DE L’EVOLUTIONNISME ECONOMIQUE<br />

Dans ce travail nous distinguons clairement deux principales traditions évolutionnistes en économie : (i)<br />

la tradition néo-Schump<strong>et</strong>erienne synthétisée par Nelson <strong>et</strong> Winter (1982) <strong>et</strong> axée principalement sur<br />

l’analyse de l’innovation ; <strong>et</strong> (ii) la tradition Hayekienne s’attachant beaucoup plus au rôle des<br />

connaissances tacites <strong>et</strong> des règles abstraites dans le comportement des agents <strong>et</strong> l’émergence de l’ordre<br />

social. L’intérêt grandissant pour l’approche évolutionniste en économie a cependant amené certains<br />

auteurs, dans une quête de légitimation, sur les traces de plusieurs autres traditions économiques : Adam<br />

Smith, Alfred Marshall ou Thorstein Veblen. Quel est le degré d’authenticité de la pérennité<br />

évolutionniste de ces auteurs ? Malgré l’ambiguïté persistante à ces filiations, nous allons essayer d’y<br />

j<strong>et</strong>er une lumière.<br />

1.2.1 La quête de légitimation de l’évolutionnisme économique<br />

Nous pouvons très certainement r<strong>et</strong>rouver l’usage de métaphores évolutionnaires chez de nombreux<br />

auteurs, comme Smith ou Marshall. Leurs contributions sont cependant menées (principalement) dans<br />

d’autres directions.<br />

1.2.1.1 La filiation d’Adam Smith<br />

Khalil (2000) étudie la pérennité évolutionniste d’Adam Smith. Il relève ainsi l’usage de plusieurs<br />

métaphores naturalistes chez l’auteur écossais, notamment dans sa Théorie des sentiments moraux. La<br />

relation organes/organisme fascinait particulièrement Smith : en servant chacun son intérêt propre, chaque<br />

organe sert la survie de l’organisme. La logique de la main invisible n’est pas très loin : anticipation des<br />

agents de leurs bénéfices ex post, même s’ils ne sont pas conscients de ces bénéfices ex post (p. 376).<br />

Pour Khalil, les développements d’Adam Smith en terme de main invisible sont donc évolutionnaires. Ils<br />

sont compatibles avec la théorie de l’évolution de Lamarck <strong>et</strong> parfaitement incompatibles avec la<br />

sélection naturelle de Darwin qu’il qualifie d’optimisation évolutionnaire (p. 374).<br />

Friedrich Hayek est également de ceux qui ont le plus défendu la pérennité évolutionniste d’Adam Smith.<br />

La filiation Smith-Hayek est connue. L’ordre social constitue chez les deux auteurs un système<br />

spontanément engendré, auto-organisé <strong>et</strong> évolutif. Le problème crucial est alors de rendre compte du<br />

maintien de c<strong>et</strong>te structure dans le temps. C’est là où la dynamique évolutionnaire est invoquée. L’ordre<br />

social, pour Smith comme pour Hayek, ne saurait être décrit comme un continuum de régulations<br />

rajouter un nouveau chapitre dans la sixième édition de L’origine des espèces dans lequel il introduit les idées de Lamarck sur<br />

la transmission directe des caractères acquis.

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