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Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise

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Une telle conclusion est cependant loin d’être partagée par tous. Clarck <strong>et</strong> Juma (1988), par exemple,<br />

soulignent que malgré l’usage de métaphores biologiques, l’œuvre de Marshall est principalement nonévolutionnaire<br />

:<br />

[A]lthough he advocates the use of biological concepts, his own work paid only token allegiance to the approach. Much of The<br />

principles of Economics is non-evolutionary except for the sections which deal with industrial organization and the division of<br />

labour where he draws on the concepts of survival of the fittest and psychological view of human behaviour. He sees largescale<br />

industries as trees of the forest which grow, comp<strong>et</strong>e for light and water, lose vitality, grow old and die. (Clarck <strong>et</strong> Juma,<br />

1988, p. 203-204).<br />

De même que Nelson (1995) qui relève l’intérêt qu’avait Marshall principalement pour l’étude du<br />

changement économique :<br />

Marshall clearly believed that our science should aim to understand economic change and not simply the forces molding and<br />

sustaining the current configuration of economic variables. (Nelson, 1995, p. 48).<br />

Il constate cependant que ce sera le souci de Marshall de formaliser sa théorie qui va primer <strong>et</strong> le pousser<br />

vers les analogies mécaniques. La formalisation dans c<strong>et</strong>te sphère étant beaucoup plus aisée que dans la<br />

sphère biologique :<br />

Y<strong>et</strong> while he was attracted to “biological conception,” it is apparent that Marshall never had in mind simply applying<br />

biological theory to economics. Indeed, the fact that he felt himself forced to fall back on “mechanical analogies” tells us that<br />

he found it very difficult to develop a formal theory, based on “biological conceptions,” that he thought adequate for economic<br />

analysis. (Nelson, 1995, p. 49).<br />

Si nous pouvons reconnaître aux analogies biologiques mobilisées par Marshall une réelle force<br />

novatrice, elles n’ont cependant pas été maintenues comme une forme explicative persistante <strong>et</strong> n’ont pas<br />

été intégrées de façon systématique dans le corps de l’analyse. L’essence des Principles est mécanique<br />

(Hodgson, 1993, p. 101) <strong>et</strong> les expressions biologiques ne sont (le plus souvent) que des métaphores<br />

stylistiques. L’économie biologique de Marshall se réduit ainsi selon Hodgson (1993, p. 107) plus à une<br />

promesse qu’à un fait réel. Il en conclut que, même s’il attestait que la Mecque des économistes doit être<br />

cherchée dans la biologie économique plutôt que dans la dynamique économique, Marshall n’est pas la<br />

“sainte-référence” du courant évolutionniste en économie. L’usage métaphorique des analogies<br />

biologiques en économie n’est donc pas un évolutionnisme économique. L’analyse en terme de<br />

métaphores peut être utile pour éclairer ou mieux comprendre certains points obscurs par l’entremise de<br />

c<strong>et</strong>te métaphore plus proche ou plus accessible à l’esprit. Une attitude évolutionniste authentique<br />

nécessite par contre une réelle conceptualisation qui puisse expliquer toute l’amplitude de l’évolution.<br />

1.2.1.3 La filiation de Thorstein Veblen<br />

Thorstein Veblen a été le premier à utiliser l’appellation “économie évolutionniste” dans son célèbre<br />

article Why is Economics Not an Evolutionary Science? (1898). Titre à travers lequel il signifiait qu’il

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