Économie Évolutionniste et Culture d'Entreprise
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1.3 L’EVOLUTIONNISME EN ECONOMIE : DARWINISME ET<br />
LAMARCKISME<br />
Il est extrêmement difficile de mener à bien une typologie des différentes idées évolutionnistes appliquées<br />
aux sciences, naturelles ou sociales. L’évolution, du latin evolutio (action de dérouler), de volvere<br />
(rouler), suite de transformations dans un même sens, transformation graduelle assez lente, ou formée de<br />
changements successifs insensibles (Le P<strong>et</strong>it Robert) est en eff<strong>et</strong> un concept particulièrement insaisissable<br />
: son utilisation renvoie aussi bien à des significations de la prise en compte d’un processus graduel de<br />
changement d’une forme à une autre, qu’à l’idée de l’avènement d’une nouveauté, ou même à l’idée du<br />
progrès. Pouvoir dégager des lois de l’évolution sur le plan théorique se révèle dès lors une entreprise fort<br />
complexe. Mais s’il n’existe pas de lois de l’évolution, nous pouvons néanmoins en souligner les<br />
mécanismes. Toute théorie évolutionniste suppose en eff<strong>et</strong> : (i) un principe de variation, (ii) un (ou des)<br />
mécanisme(s) de sélection, <strong>et</strong> (iii) un principe d’hérédité (Durham, 1991). Dès lors, tout ce dont<br />
l’évolution a besoin, c’est d’un réplicateur dans un environnement approprié. Un réplicateur, c’est toute<br />
chose qui se copie elle-même, quoique pas toujours (<strong>et</strong> même pas nécessairement) parfaitement.<br />
L’environnement approprié doit être celui dans lequel le réplicateur peut créer le plus de copies de luimême,<br />
sans qu’elles soient toutes en mesure de survivre (Ibid.). Tout système évolutif doit donc<br />
posséder : (a) des unités de réplication, (b) une rétention sélective imparfaite de quelques variantes au<br />
dépend d’autres <strong>et</strong> (c) la récréation de la variation sur une partie des unités de réplication (Ibid.). Dans<br />
n’importe quelle génération, toutes les copies ne sont pas identiques <strong>et</strong> certaines sont capables de<br />
s’adapter dans un environnement spécifique plus que d’autres. En conséquence, elles font davantage de<br />
copies d’elles-mêmes de sorte que ce type de copie devient plus diffus. Les choses deviennent alors plus<br />
compliquées dans la mesure où la population des copies survivantes commence à modifier<br />
l’environnement <strong>et</strong> donc les pressions sélectives initiales. Les variations des pressions sélectives<br />
impliquent que des copies différentes vont être plus aptes à survivre dans ce nouvel environnement, ce qui<br />
va causer une complexité plus grande. C’est ainsi que le processus peut produire toutes sortes de<br />
complexité organisée, biologique <strong>et</strong> culturelle. 13<br />
13 La complexité fait référence au fait que le système soit composé d’un nombre infini de parties qui peuvent<br />
potentiellement interagir <strong>et</strong> dont il est difficile, sinon impossible, de prévoir ex ante les résultats d’interaction.