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<strong>Que</strong> <strong>faire</strong> ?<br />
Pranzino aurait gardé le secret pendant les poursuites judiciaires précédentes, pour<br />
perdre ainsi la tête cette fois ? Rendu à Marseille, il n’aurait pas pris un paquebot ?...<br />
une tartane... quelconque ?... C’est impossible !...<br />
J’ai donc eu raison de suivre cette piste...<br />
Et alors, il se résuma ses démarches :<br />
— Muni de la photographie de Pranzino, je me suis rendu dans les bars, les cafés où se<br />
réunissent les interprètes et ses compatriotes.<br />
J’ai fini par rencontrer une Grecque qui reconnut le portrait et m’apprit que, souvent,<br />
l’original venait avec un certain Jack que l’on supposait Anglais...<br />
De brasseries en brasseries, j’ai cherché avec cette aimable personne. J’ai cherché et<br />
enfin trouvé le prétendu Jack.<br />
Les yeux du journaliste, d’une grande douceur à l’ordinaire, se pailletaient par instants<br />
de courtes flammes, tant la conviction l’obsédait.<br />
Le cocher s’arrêta devant une enseigne portant : Césaire Tidoux, marchand de vin.<br />
Le patron se carrait derrière son comptoir avec la mine souveraine d’un commerçant<br />
heureux, bien portant.<br />
— Il faut brusquer les choses, sinon je n’arriverai pas... pensa le journaliste.<br />
Il entra, et saluant à peine alla s’arc-bouter avec autorité, les deux mains sur le zinc.<br />
— Il s’est passé ici un événement grave.<br />
— <strong>Que</strong>l événement ? demanda Tidoux étonné.<br />
— Après le triple assassinat de la rue de Miromesnil, le matin même, deux hommes se<br />
sont présentés à l’heure où vous ouvriez les volets de votre devanture. Vous leur avez<br />
servi à boire. L’un est Pranzino, maintenant en prison. L’autre est demeuré inconnu,<br />
mais les déclarations du cocher qui les a conduits chez vous sont formelles. Est-ce que<br />
vous niez l’exactitude de nos renseignements ?<br />
dans les jours précédant le crime (et non le soir même). Un homme qui correspondait à cette<br />
description avait également été aperçu, deux jours après le crime, en compagnie de Pranzini, par<br />
un cocher qui les avait conduits dans Paris, et les avait laissés chez un marchand de vin où<br />
Pranzini avait payé un verre à son compagnon. La thèse du « petit homme brun » avait<br />
cependant été rejetée par l’instruction sur la base de témoignages de voisins qui avaient bien<br />
entendu les pas d’un seul homme le soir du crime, et sur le fait que les blessures semblaient<br />
avoir été infligées par la main d’un même homme. Les auteurs de <strong>Que</strong> <strong>faire</strong> ? ont exploité cette<br />
piste abandonnée comme point de départ à la fiction.