Contact Sages-Femmes n° 24 - Ordre des sages-femmes
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De nombreuses <strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong> souhaitent avoir une<br />
expérience à l’étranger et <strong>des</strong> opportunités existent.<br />
Le témoignage d’une sage-femme exerçant<br />
en Grande-Bretagne l’illustre :<br />
« Hi my name is Perrine, I am the midwife<br />
who will look after you today »*<br />
C'est en janvier dernier que<br />
j’arrive à Kingston en Grande-<br />
Bretagne : enthousiasmée par<br />
cette nouvelle vie qui m’attend<br />
mais aussi un peu effrayée<br />
par le grand changement.<br />
Comment travaille-t-on en<br />
salle de naissance (service<br />
où je vais travailler pendant 6<br />
mois) ? Mon niveau d’anglais<br />
sera-t-il suffisant? Mon salaire<br />
me permettra-t-il de vivre à<br />
Londres, ville que certains<br />
considèrent comme la plus<br />
chère au monde ? J’arrivai<br />
donc le 1er janvier en salle de<br />
naissance dans l’euphorie <strong>des</strong><br />
fêtes de fin d’année, accueillie<br />
par une équipe de 8 <strong>sages</strong><strong>femmes</strong><br />
dont une, la midwifery<br />
sister, en charge du service. A<br />
la relève, c’est elle qui confie<br />
à chaque sage-femme une<br />
seule et unique patiente en<br />
Témoignage<br />
travail, ou plusieurs si elles<br />
ont déjà accouché. Cela peut<br />
étonner au premier abord mais<br />
la raison en est simple : la<br />
Maternité de Kingston, qui fait<br />
5 800 accouchements par an,<br />
a décidé de pratiquer le “oneto-one”<br />
soit “une patiente-une<br />
sage-femme”. Le “coaching”<br />
(supporter et encourager)<br />
permettrait de diminuer<br />
le stress <strong>des</strong> patientes, qui<br />
géreraient mieux leur travail<br />
ce qui diminuerait le taux<br />
de péridurales (60% environ<br />
à Kingston) et donc le taux<br />
d’extractions instrumentales.<br />
Mais qui dit coaching, dit<br />
rassurer la patiente, dit lui<br />
parler… Là, d’un seul coup, je<br />
me sentis moins confiante tout<br />
comme à la relève ou certains<br />
mots m’échappaient. Mais je<br />
me rendis vite compte que le<br />
Standard international<br />
sur la régulation <strong>des</strong> <strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong><br />
L'International Confederation<br />
of Midwives (ICM) a<br />
souhaité établir <strong>des</strong> standards<br />
internationaux pour la<br />
régulation de la profession<br />
de sage-femme dans le même<br />
cadre que ceux qu’ils ont déjà<br />
publié pour les compétences<br />
et la formation.<br />
En temps que régulateur<br />
reconnu (et parmi les plus<br />
anciens) de la profession de<br />
sage-femme, l’<strong>Ordre</strong> français<br />
a été invité à participer à<br />
l’élaboration de ses standards<br />
durant une réunion de 4 jours<br />
qui se tenait à Hong-Kong en<br />
avril.<br />
La régulation de notre<br />
profession est un critère capital<br />
pour en garantir la qualité via<br />
les compétences, l’éducation,<br />
les règles d’exercice et le<br />
champ disciplinaire. C’est une<br />
forte demande dans les pays<br />
en voie de développement ou<br />
vocabulaire obstétrical anglais<br />
et français est quelque peu<br />
similaire et que l’on se fait vite<br />
aux nouveaux mots. En ce qui<br />
concerne le coaching les mots<br />
les plus simples sont parfois<br />
les plus efficaces. D’autre<br />
part l’équipe, comme les<br />
patientes, sont très indulgents<br />
quant au vocabulaire employé<br />
et se font même un plaisir<br />
de l’enrichir surtout si en<br />
échange je partage quelques<br />
mots de français avec eux !<br />
La vie dans le service est donc<br />
très agréable mais qu’en est-il<br />
une fois rentrée à la maison?<br />
Tout d’abord la “maison”<br />
est un logement de fonction<br />
que je partage avec d’autres<br />
personnes qui travaillent elles<br />
aussi à l’hôpital. Solution de<br />
facilité à moindres frais car<br />
si la vie à Londres n’est pas<br />
dans ceux qui ne possèdent<br />
pas de régulation pour leurs<br />
professionnels de santé.<br />
Il nous semblait important de<br />
nous y rendre, notamment,<br />
pour insister sur le caractère<br />
spécifique de la profession<br />
de sage-femme qui, dans de<br />
nombreux pays, est régulée<br />
par les infirmières. Tout le<br />
groupe a été d’accord avec<br />
cette proposition et celle-ci a<br />
été intégrée dans les standards.<br />
N°<strong>24</strong> JUILLET 2010<br />
Perrine Dhainse sur son lieu de travail<br />
si chère quand on est payé en<br />
Livres Sterling (environ 2100<br />
euros net par mois a raison<br />
de 14 gar<strong>des</strong> de onze heures<br />
trente par mois dont 6 nuits),<br />
les loyers sont exorbitants:<br />
minimum 600 euros/mois pour<br />
une colocation! C’est là le seul<br />
bémol à cette aventure que je<br />
vous encourage grandement à<br />
vivre. C’est un enrichissement<br />
personnel et pratique, ce qui<br />
ne pourra qu’être bénéfique<br />
une fois de retour en France!<br />
Perrine dhaisne<br />
sage-femme diplômée<br />
de Nancy en 2009<br />
* Bonjour, je m’appelle Perrine<br />
et je suis la sage-femme qui va<br />
s’occuper de vous aujourd’hui<br />
Une large consultation internationale<br />
va maintenant commencer.<br />
Nous ne manquerons<br />
pas de vous tenir informés<br />
de la suite <strong>des</strong> événements<br />
et nous publierons sur notre<br />
site ces standards, une fois la<br />
consultation terminée.<br />
Marianne Benoit<br />
truong Canh<br />
Conseil National de l’<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>Sages</strong>-<strong>Femmes</strong><br />
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