INTERNAT ET INTERNEMENT SOUS L'ANCIEN REGIME TOME 4 ...

la charité. Ils éviteront les moqueries, les taquineries et sauront supporter
mutuellement leurs défauts. Avec la pureté de l'âme ils garderont la décence
extérieure, le bon ordre dans leurs vétements, leurs livres, leurs chambres ;
ils rangeront soigneusement les objets à leur usage ; ils éviteront dans leur
chevelure et leur habillement tout ce qui serait débraillé, mal élevé ou peu
modeste ; dans leurs conversations, la légèreté, les rires trop bruyants et
les querelles ..." (19).
Outre tous les moyens que nous avons déjà évoqués, pour mener à bien cette
formation morale de 1 'écolier,
essentiel : ". . . L'éducateur,
1 'exemple donné par le maitre apparaît come
écrit le P. Sacchini, doit être la forme exemplaire
de toutes les vertus.., qu'il puisse servir de modèle, afin que la
seule vue du maitre enseigne au disciple la doctrine des vertus.. ." (25). Le
P. Judde dira plus tard : "...les enfants apprennent plus par les yeux que par
les oreilles. Qu'ils vous voient fort recueillis à 1 'Eglise, et que votre air
ne puisse jamais leur faire douter si vous priez ou non... Faites leurs
respecter les choses de Dieu par la manière toujours respectueuse dont vous en
parlerez ... Quel bien ne peut pas Paire un régent dont les écoliers disent :
Notre régent est un saint ! ..." (25). Qu'en était-il de cette formation dans
les collèges des autres grands ordres enseignants ?
Dans les colléges de l'oratoire, on trouve la même présentation quant à la
formation morale et religieuse des écoliers ; à cette nuance prës que la
comunion n'est pas "fréquente" come chez les Jésuites et que sa pratique est
soumise à 1 'avis du confesseur. Sinon, le règlement des élèves porte que
ceux-ci doivent mettre au premier plan de leurs soucis la piété, inséparable
de la pratique des vertus : "... Qu'ils n'oublient pas que les paroles
obscènes et bouffones, les spectacles indécents, les auberges, les danses
impudiques, et autres choses de ce genre où se perdent les moeurs de la
jeunesse, 1 eur sont interdits. Ils lutteront ensemble de piété, de modestie,
d'ardeur. Ils n'en viendront jamais aux paroles qui blessent, aux coups de
poing, et moins encore aux armes. A l'heure fixée ils se rendront à la messe,
sans désordre ; ils réciteront le rosaire ou les heures de la Vierge avec
attention et dévotion. Chaque mois, ils se confesseront : i ls ne communieront
que d'apres l'avis de leur confesseur. .." (26). Mais si 1 'on regarde l'emploi
du temps journalier (27) les moments formels consacrés à cette formation sont
à peu prës les mêmes que chez les Jésuites. A noter une dévotion spécifi-