INTERNAT ET INTERNEMENT SOUS L'ANCIEN REGIME TOME 4 ...

nueront dans leurs conversations, dans les réflexions qu'elles leur feront
faire après la lecture, des maximes et des principes qui les portent â la
vertu. Les Soeurs leur apprendront sur toutes choses l'obéissance, comme le
moyen le plus propre pour dompter les esprits, pour les rendre souples et
soumis aux lois divines et humaines, et pour en faire de bons chrétiens et de
bons citoyens. Une des leçons qu'elles leur inculqueront le plus souvent et le
plus fortement, sera d'avoir un grand respect pour les Ecclésiastiques, pour
MM. les Directeurs, pour les personnes de distinction et pour les vieillards,
leur en donner des marques en toute occasion, en les saluant et se levant pour
les honorer. Ils doivent encore donner à MM. les Directeurs des marques plus
spéciales de respect, quand ils font la visite de leur salle ; mais surtout de
les porter à recevoir avec docilité et soumission leurs avis et même leurs
réprimandes. El les ne souffriront aucun mauvais discours ni aucun mauvais
exemple parmi leurs élëves...". Mais le moyen essentiel, là encore, reste la
force de l'exemple que donneront les adultes : ",..pour former les jeunes gens
dans les bonnes moeurs, il faut que les acttons et les conversations des per-
sonnes chargées de leur conduite tendent à éloigner du vice et à inspirer
l'amour de la vertu ; afin que les préceptes et les leçons au milieu desquels
ces jeunes gens seront élevés fassent sur leur esprit et sur leur coeur une si
vive impression, que rien ne soit capable de déranger et de corrompre leurs
moeurs.. ." (121 1. C'est dire que ce processus d'intériorisation fait appel a
1 'intelligence et (peut-être surtout) à 1 'affectivité des enfants dans le
cadre d'un rapport éducatif oii l'adulte est un modèle à imiter : modèle qui
induit à la fois un code de comportement et un système de valeurs.
Sous différentes formes et pas partout, peut-être, au même degré, cette impor-
tance globale des "choses" de la religion se retrouve dans bien d'autres hôpi-
taux que les hôpitaux généraux (ou les Charités) ; tels que des Hôtels-Dieu
(1221, l'Hôpital des Quinze-Vingt ou celui de la Trinité, à Paris (1231,
l'Hôpital des Enfants Trouvés, à Bordeaux (124). Cette importance est proba-
blement un trait commun (et ancien) à l'ensemble des établissements d'assis-
tance. Une étude comparative montrerait sans doute un caractère plus systé-
matique dans l'organisation religieuse des hôpitaux généraux, puisque une de
leurs missions essentielles consiste précisément en la christianisation et la
moralisation des pauvres enfermés. C'est une des raisons (125) qui expli-
querait la prédominance de la formation religieuse sur l'enseignement profane.
Pour essayer de mieux dégager les spécificités de l'hôpital général, il nous