INTERNAT ET INTERNEMENT SOUS L'ANCIEN REGIME TOME 4 ...

tement 1 iés d'une même réalité, nous. nous attarderons donc davantage, main-
tenant, sur les éléments plus proprement religieux d'un effort qui s'est
voulu, au moins à un certain moment, et pour une large part, oeuvre de salut.
I / "Oeuvre de pure piété pour le salut des pauvres"
Dans la littérature du XVIIe siècle favorable à 1 'enfermement, parmi bien des
raisons avancées (dont certaines d'ordre social, politique, économiquef , les
arguments de type moral et religieux figurent en bonne place (63). Sous diffé-
rentes formes, ils seront repris dans nombre de textes importants, qui fonde-
ront et rëglementeront les hôpitaux généraux. A commencer par le célèbre édit
d'Avril 1656, portant création de l'Hôpital de Paris, qui précise en ses
attendus : "...le libertinage des mendiants est venu jusqu'à l'excès par un
malheureux abandon à toutes sortes de crimes qui attirent la malédiction de
Dieu sur les Etats, quand ils sont impunis ... Plusieurs d'entre eux de l'un et
l'autre sexe, beaucoup de leurs enfants sont sans Baptème et ils vivent
presque tous dans l'ignorance de la religion, le mépris des Sacrements et dans
l'habitude continuelle de toutes sortes de vices ... Et agissant dans ta
conduite d'une si grande oeuvre, non par ordre de Police, mais par le seul
motif de la Charité ; par conséquent, "...nous prenons soin du salut des
Pauvres qui doivent être enfermés, aussi bien que de leur établissement et
subsistance.. , " (64). L'édit de Juin 1662, ordonnant la création d'hôpitaux
généraux dans toutes les villes et gros bourgs du royaume", énonce : "...tous
lesquels mendiants seront instruits à la piété et religion chrétienne.. ."
(65). Hais, signe d'une évolution des idées où le soin de 1 'ordre public
devient tout à fait prédominant (661, la Déclaration de 1724 ne parle plus que
de la "pure fainéantise", de lU'oisiveté criminelle" et du "libertinage" des
mendiants (67).
L'ordonnance royale d' Avri 1 1676, créant 1 'Hôpital Général de Rodez stipule :
". . . les pauvres mendi ans et inval ides des paroisses de ladi te ville.. . seront
admis et reçus pour y être pourvu à leurs nécessités et besoins spirituels ou
temporels. .." ; et "..,considérant que cet ëtablissement est une oeuvre de
pure piété pour le salut des pauvres qui est le premier et le prus important
objet.. . ", 1 'évéque de Rodez est nomé '"chef perpétuel du bureau des pauvres"
(68). Les lettres patentes de l'Hôpital d'Agen (en 1685) précisent que les