INTERNAT ET INTERNEMENT SOUS L'ANCIEN REGIME TOME 4 ...

C / "QU'ON LES ELEVE EN SECULIERES, BONNES CHRETIENNES"
Fénelon est partisan d'une formation religieuse empreinte de "simplicité" ;
voici les conseils qu'il donne à une mère sur l'éducation de sa fille :
"... Il est donc capital de ramener sans cesse mademoiselle votre fille à une
judicieuse simplicité. Il suffit qu'elle sache assez bien la religion pour la
croire et pour la suivre exactement dans la pratique, sans se'permettre jamais
d'en raisonner... J'aime bien mieux qu'elle soit instruite des comptes de
votre maitre d'hôtel que des disputes des théologiens sur la grâce.. ." (35).
La formation morale n'est pas moins importante si l'on considère "...le bien
que Pont les femmes quand elles sont bien élevées (et) le mal qu'elles causent
dans le monde quand elles manquent d'une éducation qui leur inspire la
vertu ..." (36). Pour modérëes que soient les positions de Fénelon, la for-
mation morale et religieuse n'en occupe pas moins la moitié de son ouvrage sur
1 'Education des filles.
Corne Fénelon (351, Hme de Haintenon se montre plutôt distante à l'égard de
l'éducation religieuse donnée aux jeunes filles dans les couvents ; elle
prône, elle aussi, une éducation "raisonnable et simple" : ". . . L'éducation
est chrétienne, raisonnable et simple. On les instruit de la religion et on
tâche de leur inspirer une piété solide, accomodée aux différents états où il
plaira à Dieu de les appeler. On les élève en s&culières, bonnes chrétiennes,
sans exiger d'el les les pratiques religieuses.. . " (371, ". . .comme de n'oser
lever les yeux,.." (38). Les "pratiques extérieures ne suffisent pas :
"...apprenez-leur la religion dans toute sa grandeur : faites bien voir
qu'elle est en esprit et en vérité ; qu'elle ne consiste point dans les seules
pratiques extérieures ni dans une observance judaPque de la loi, mais qu'elle
doit être dans le coeur. .." ; ainsi comprise, la religion fonde la morale
pratique : ",..c'est elle qui doit entrer dans toutes nos actions, qui doit
tes animer et les règler, depuis les plus importantes jusqu'aux plus petites.
Qu'il faut être soumise, fidèle à toutes les pratiques de la religion, mais
sans géne et sans scrupule.. ." (39). Comme Fénelon encore, Mme de Maintenon
pense que les filles ne doivent pas entrer dans des "raffinements" :
". .. Instruisez-les de ce qui est nécessaire et solide ; ne donnez rien à leur
curiosité, empéchez les grands raisonnements, raffinements, objections.. .
Donnez-leur des maximes fortes et libres, faites taire leur esprit et animez