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Christelle Familiari - Le Parvis

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exposition au CNP du 28 novembre 2003 au 15 février 2004.<br />

La relation de l'oeuvre avec le spectateur peut-elle être d'ordre amoureux ?<br />

L'artiste, dans son atelier, ne dessine-t-il pas les projets qui le relient au monde, ne<br />

recouvre-t-il pas des voiles de la représentation le désir qui anime son être et ainsi ne<br />

livre-t-il pas à l'autre son indicible faim ?<br />

"Projection..chut", exposition de <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> à l'Atelier du CNP rassemble vidéos<br />

et photos de l'artiste qui, au travers d'objets métaphoriques, nous parlent de la<br />

mécanique d'Eros, de l'ambivalence des signes, de ces points de renversement où<br />

l'attraction bascule dans la répulsion. <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> met en scène des gestes qui<br />

propulsent le spectateur de nouveau dans son intimité, dans tous ces moments<br />

vulnérables où le regard de l'autre disparaît, où il est omniprésent. Dans de nombreuses<br />

pièces, ces gestes se répètent, se reproduisent à l'identique et fabriquent la distance<br />

que l'être dresse contre lui-même, permettant le temps de la réflexion.<br />

Dans l'installation "Vis à vie", deux projections qui se font face, obligent le spectateur<br />

qui veut suivre l'action, à battre la mesure du regard, à tourner sans cesse la tête entre<br />

les deux images. A chaque fois qu'il en délaisse une pour regarder l'autre, d'infimes<br />

différences se sont glissées dans la scène. <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, allongée, est<br />

progressivement recouverte de petits cocons de fils tandis qu'on voit un de ces étranges<br />

objets tenu dans des mains qui paraissent l'avoir façonné. Pour la première fois, l'artiste<br />

se montre ouvertement au spectateur. Quand elle se met en scène, c'est souvent dans<br />

une vision partielle, dans la pénombre ou bien masquée. Avec "Vis à vie", elle s'ouvre au<br />

monde, créant dans cette oeuvre une tension où le corps permet un passage entre un<br />

monde de zones érogènes et celui des représentations.<br />

<strong>Le</strong>s objets deviennent alors lieux d'échange avec autrui et vibrent au rythme de<br />

l'excitation, du dégoût ou bien de l'ironie. Comme cette arme pointée sur la tête de<br />

l'artiste qui n'est pas un revolver mais rien d'autre que ses propres doigts, une arme de<br />

dérision qui la protège du désir ?

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