Manuel de numismatique française - University of Toronto

20 ORGANISATION MONÉTAIRE
s< VII. — Billonneurs et faux monnayeiirs \
On appelait biUonnaf/e le crime qui consistait à exporter les
espèces, à les rogner, à les fondre, etc.. ; il était puni d'amende ou
de prison, « sus paine de cors et d'avoir », même de la mort.
Le faux monnayage sévissait également. D'ailleurs, il ne se dis-
tinguait pas toujours nettement de la contrefaçon ; les plus grands
seigneurs contrefaisaient les espèces royales, et les monnayeurs
assermentés fabriquaient des monnaies fausses avec le matériel de
lEtat, altérant une date, supprimant une lettre d'atelier, pour n'être
pas découverts.
Les faux monnayeurs étaient brûlés vifs^ ; il y a des comptes
d'ateliers portant achat d'une chaudière pour bouillir les faux
monnayeurs ^. De plus, Philippe le Bel '•
obtint
de Clément V,
en 1309, contre les faux monnayeurs et les billonneurs, une bulle
d'excommunication plusieurs fois renouvelée depuis.
1. Boizard, Traité, 1. II, chap. iii-v. Aux textes cités p. 29, notes, ajouter
celui-ci : Un procès de faux monnayage [Rev. nnm., 1898, 704), qui concerne
des faussaires étrangers à l'atelier.
2. Antérieurement on leur coupait la main (T. I de ce Manuel, p. 363) ;
plus tard on les pendit. Ou bien on tranche la tète au seigneur, et on bout le
roturier {Rev. num., 1897, P.-V., xxix).
3. F. de Saulcy, Doc, I, 180.
5. Certains ont cru, à tort, que cette excommunication visait le roi.