Manuel de numismatique française - University of Toronto

24 LA FABRICATION
On possède quelques coins du moyen âge, mais en petit nombre '
sans doute parce que, après chaque émission, il était prescrit de les
rompre. On connaît aussi diverses représentations de mon-
nayeurs ^ effectuant leur travail : celle du chapiteau de Saint-
Georges de Boscherville, et quelques images de coins et outils sur
des sceaux, monnaies, médailles ou jetons •^.
Ci-contre est une image plus complète {Fig. 2) '•. Au fond, on
voit le maître assis derrière son comptoir; à gauche est le fourneau
garni de creusets; au centre, un ouvrier bat la chaude ; au premier
plan à gauche, un ouvrier ajuste les carrés; à droite, un mon-
nayeur fait son office, aidé de Tapprenti ;
sur le cépeau sont plusieurs
flans à ouvrer, les pièces frappées sont déposées dans une corbeille '.
Les monnaies fabriquées au marteau étaient de flan irrégulier,
inégal et souvent trop court. Lempreinte, au lieu d'être concentrique
au flan, portait souvent à faux, et il n'était pas rare que le coin glis-
sât sous le marteau, produisant une double empreinte que nous appe-
lons tréflage
®. Ces inconvénients se perpétuèrent jusqu'à l'époque
de Louis XIIL La frappe au balancier eut pour objet d'y remédier.
§ IL — La frappe au balancier ^
Sous Henri II, en 1551, furent importés l'outillage et les procédés
nouveaux qu'avait inventés un orfèvre d'Augsbourg, Marx
Schwab. Ils comprenaient :
1. Aux Archives nationales sontdes coins de Deniers et d'Agnels(/?er. num.,
1912. 115); le Cabinet des médailles possède les coins d'un Sequin de Venise.
Voy. aussi les coins signalés par G. Amardel (Narbonne sous In Ligue) ; par
P. Bordeaux {Rev. num., 1896, 347, 356), à Marseille; par L. Coulant (Afe'm. Soc.
de VAube, 1855, 171), à Lantages sous la Ligue. Cf. notre p. 27, p. 5.
2. Exemples dans les monographies de Bayonne, par A. Blanchet (p. 64) ;
de Bourges, par D. Mater (p 400).
3. Voy. Manuel, t. I, p. 349, fig. 244 (Denier) et les références de notre
p. 15, n. 4. Cf. Fig. 1 (p. 16).
4. L'original de cette estampe, souvent reproduite, semble perdu.
5. Enfin on consultera avec profit les inventaires de mobilier monétaire
publiés par A. Blanchet, Num. du Béarn, I. 160; Rev. num.. 1900, 235.
6. Nous avons atténué ces inconvénients dans nos dessins pour satisfaire
à la clarté ; beaucoup d'entre eux néanmoins et les planches mêmes, malgré le
choix des pièces, en portent suffisamment témoignage.
7. Boizard, Traité, 1. I, chap. xvi; Abot de B., Dict., s. v. Balancier ;
F. Mazerolle, Les médailleurs français du XV* au XVII' siècle; Ch. Frémont,
Mém. Soc. d'encouragement à Vindustrie, 1913, n" 44, p. 98 et 145 (cf.
Rev. num., 1913, 423).
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