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Manuel de numismatique française - University of Toronto

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22 LA FABRICATION<br />

fabrication ou les opérations préparatoires ^ . On<br />

appelait brève<br />

un lot <strong>de</strong> llans préparés, et qui passaient <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong>s ouvriers à<br />

celles du monnayeur.<br />

Au préalable, avait été confectionné le coin par le tailleur. Les<br />

gens du moyen âge ne composaient pas une matrice unique, proto-<br />

type exact <strong>de</strong> la pièce, <strong>de</strong>stinée à s'imprimer en creux dans le coin<br />

qui servait à frapper la monnaie. L'artiste gravait en relief, séparé-<br />

ment, sur <strong>de</strong>s poinçons, les différentes parties du sujet : lettres,<br />

sigles, ornements, figures, etc.. Puis il prenait un morceau carré <strong>de</strong><br />

fer revêtu d'acier doux et y marquait ses points <strong>de</strong> repère, notamment<br />

le cercle <strong>de</strong>stiné à situer le grènetis ^. Le grènetis lui-même<br />

s'obtenait en creux par l'apposition répétée d'un petit poinçon ;<br />

chacun <strong>de</strong>s autres poinçons composant le type et la légen<strong>de</strong> étaient<br />

enfoncés <strong>de</strong> même dans le carré <strong>de</strong> métal qui <strong>de</strong>venait le coin (fer ',<br />

carré, ou cuneus, coing, karactère).<br />

Cette façon <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r ^ explique les porte-à-faux, comme cette<br />

couronne qui a Tair <strong>de</strong> ne pas tenir sur la tête du roi {Fig. 1 73)<br />

ou comme ce trèfle, annelé à la base, <strong>de</strong> Tatelier <strong>de</strong> Lyon, dont il<br />

arrive que Tannelet soit à une place et le fleuron à une autre ^. On<br />

s'explique aussi que, le même poinçon ayant servi plusieurs fois<br />

pour une légen<strong>de</strong>, certaines lettres soient rigoureusement pareilles.<br />

Le poinçonnage effectué, on achevait avec la lime, le ciselet et les<br />

lils coupants.<br />

On_appelait/)i7e (ou pille) le coin inférieur (coin dormant) qui<br />

était muni d'une pointe au moyen <strong>de</strong> laquelle il restait fixé sur le<br />

billot {cépeau),et trousseau le coin supérieur (coin mobile).<br />

Les coins une fois trempés, le monnayeur mettait le flan entre la<br />

pile et le trousseau, qu'il tenait <strong>de</strong> la main gauche [engrainer),<br />

puis il donnait l'empreinte en frappant <strong>de</strong> son marteau sur le trous-<br />

seau trois ou quatre coups. Si l'empreinte était insuffisante, il ren-<br />

grenait et recommençait à frapper. L'empreinte creuse se reprodui-<br />

1. A certaines époques, la préparation <strong>de</strong>s flans a été elîectuée dans<br />

d'autres ateliers que la frappe (à proximité <strong>de</strong>s arsenaux d'où provenait le<br />

métal pour la Dar<strong>de</strong>nne <strong>de</strong> Louis XIV, au couvent <strong>de</strong>s Barnabites pour 1(-<br />

Sous <strong>de</strong> 1791).<br />

2. La pointe du compas employé pour cette opération a souvent laissé comme<br />

trace un petit globule en relief (Ecus centrés <strong>de</strong> Charles VI, Fig. i19 : por-<br />

traits <strong>de</strong> Louis XV marqués sur la joue, Fig. HO, iiO, etc.).<br />

3. Le mot fer désigne aussi les poinçons.<br />

4. La gravure d'une médaille ou d'un sceau n'était pas techniquement diJTc-<br />

rente (p. 13, n. 6).<br />

5. Quant aux lettres en plusieurs morceaux, voy. ci-<strong>de</strong>ssous, p. 51.

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