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Manuel de numismatique française - University of Toronto

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34 DE LA MATIÈRE DES MONNAIES<br />

Pour l'argent, les évaluations, soi-disant rapportées u au lin »,<br />

partaient <strong>de</strong> ce qu'on appelait V argenl-le-roi (A.R.), c'est-à-dire<br />

d'un métal préalablement allié, ou supposé allié, aux '23/24 dar-<br />

'. On ne sait pas toujours, quand<br />

j^ent et 1 24 <strong>de</strong> cuivre (0,958)<br />

les textes parlent d'argent pur, s'ils visent l'argent lin ou l'argenl-<br />

le-roi. L'usage <strong>de</strong> l'A.R. aurait été abandonné, d'après Abot <strong>de</strong><br />

Bazinghen, vers le milieu du xvii^ siècle. En fait, cet argent ren-<br />

fermait aussi un peu d'or : l'analyse que nous avons fait faire <strong>de</strong><br />

plusieurs Gros tournois à la Monnaie <strong>de</strong> Paris a décelé 1 gr. d'or<br />

environ au kilogramme -.<br />

Au moyen âge, le cuivre et létain intervenaient comme alliage,<br />

mais tout lingot aloyé était théoriquement ramené pour l'évaluation<br />

du prix à sa quantité d'argent fin. Un marc d'argent k 6 <strong>de</strong>niers (<strong>de</strong>mi-<br />

fin) n'était pas, dans le langage <strong>de</strong> l'époque, un poids <strong>de</strong> 244 gr.<br />

où il entrerait moitié d'alliage ; c'était un marc d'argent lin qui. à<br />

raison <strong>de</strong> l'alliage, pesait 488 gr. ou <strong>de</strong>ux marcs. Ils étaient assimilés<br />

au marc <strong>de</strong> fin, car il n'y avait que l'argent qu'on payât. Même le<br />

poids d'argent fin coûte d'autant moins cher qu'il est plus chargé<br />

d'alliage, à cause <strong>de</strong>s frais d'afiinage qui seraient nécessaires pour<br />

lui rendre toute sa valeur commerciale ^. Tirant l'argent <strong>de</strong> pièces<br />

démonétisées, le marchand s'est borné à en égaliser le titre '\ il se<br />

contente donc d'un bénéfice moindre que s'il avait traité le lingot<br />

à fond. De son côté, le roi préfère les lingots tout aloyés ; on le<br />

voit moins fréquemment se procurer du cuivre à part, soit qu'il<br />

n'eût trouvé à acheter que <strong>de</strong>s lingots d'un titre trop élevé ', soit<br />

qu'il voulût masquer une altération pratiquée à l'insu <strong>de</strong>s ven-<br />

<strong>de</strong>urs d'argent ".<br />

Quant à retrancher du cuivre par l'affinage, c'est une opération<br />

dont il se dispense tant qu'il peut, et il est arrivé qu'il trouvait<br />

j)lus commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r le métal tel qu'il se l'était procuré, au<br />

mépris même <strong>de</strong> ses ordonnances ^.<br />

1. N. <strong>de</strong> Wailly, Livre tournois, p. 1 i. En Angleterre, l'argent employé pour<br />

la frappe était à 156 esterlins sur 160, soit 39/40. Sur le marc-le-roi. voy. p. 40.<br />

2. Cf. A. Blanchet, t. I <strong>de</strong> ce <strong>Manuel</strong>, p. 362.<br />

3. Sur l'existence <strong>de</strong> plusieui's prix du marc simultanés, voy. E. Bridrey.<br />

Nicole Oresme, règne <strong>de</strong> Charles V, et A. Dieudonné, La monnaie royale <strong>de</strong><br />

Charles V à Charles V7/, dans Bibl. Kc ch., 1911, p. 177. n. b. Sur le prix<br />

du marc, ci-<strong>de</strong>ssous, p. 81.<br />

4. On appelait cela « faire sa loi »>, expression qui est expliquée dans noir.-<br />

!i IV, p. 35.<br />

5. (frdonn., VII, 138. F. <strong>de</strong> Saulcy, Doc, II, 32 (18 oct. 1385V<br />

6. Par exemple en janvier 13 47 et 1349 fn. st.), mars et septembre 1351.<br />

7. E. Bridrey. ibid. En tout cas, les Francs et les Quarts d'écu, les Écus

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