L'approche genre

s’agit de refléter de façon critique le fait que le « blanc » est considéré
comme la normalité, le critère de base pour évaluer tout. 5 L’ethnocentrisme
des femmes « blanches » ou occidentales dans les discussions sur
le genre y est critiqué parce qu’il exclut les femmes et hommes du Sud.
C’est un défi majeur pour les études culturelles et les études en genre,
mais également pour tout travail pour la paix et le développement :
comment voir et prendre en compte toutes sortes de discriminations y
compris celles que nous pratiquons souvent inconsciemment nous
mêmes.
Les nouvelles voix de la « Critical Whiteness » souvent venues d’Asie
et de la communauté afro américaine sont hélas encore très peu audibles
dans les pays francophones.
Leur façon de voir les choses permet un élargissement du concept de
l’approche genre, telle que nous la proposons dans cette publication. Elle
nous encourage également à regarder de plus près les relations entre les
« développeurs », les humanitaires, les « faiseurs de paix » et les « démocratiseurs
» de l’extérieur et les populations qui bien souvent subissent
leurs « bienfaits » en victimes passives. 6 Mais ce sera surtout un défi
essentiel pour l’avenir d’identifier et d’analyser de façon encore plus
approfondie les lignes de fractures dans les sociétés africaines et de définir
des pistes pour dépasser ces fragmentations.
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CK, Goma, février 2012
5 Voir entre autres : Ruth Frankenberg (White Women, Race Matters : The Social Construction of
Whiteness, 1993), Toni Morrison (Playing in the Dark : Whiteness and the Literary Imagination,
1992), David Roediger (The Wages of Whiteness, 1991), Nakayama, Thomas K., and Judith N.
Martin, eds. Whiteness: The Communication of Social Identity. Thousand Oaks: Sage Publications,
1999, Najmi, Samina, and Rajini Srikanth, eds. White Women in Racialized Spaces: Imaginative
Transformation and Ethical Action in Literature. Albany: State University of New York Press, 2002.
Identity. Thousand Oaks: Sage Publications, 1999.
6 Il n’y a aucune raison d’exclure les « ethnies » des coopérants, des humanitaires et des bailleurs
de l’équation.
L’approche genre : pas seulement une affaire de femmes…