L'approche genre

de faire preuve de prudence à l’égard de ceux qui se proclament pionniers
et solidaires du rétablissement de l’ordre. Fréquemment, de telles
personnes étaient du côté des vainqueurs avant que la guerre n’éclate et
elles ont tiré profit des inégalités sociales qui ont motivé les jeunes
hommes – et dans certains endroits, les jeunes femmes également –à
prendre part à la guerre.
Quand on néglige l’interaction entre la justice sociale, l’égalité en
termes de genre et de générations, le caractère durable du processus de
paix est remis en cause. La simple formule « d’abord la paix, la liberté et
l’indépendance politique, puis la justice » a ses inconvénients, comme
l’ont illustré les cas de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe et de l’Erythrée.
La plupart des « mouvements de libération » ne tiennent pas leurs promesses
de justice sociale si, et quand, ils accèdent au pouvoir. Au lieu de
quoi ils tolèrent la violence dans la société, ou l’utilisent même pour
assurer leur maintien au pouvoir. Le postulat selon lequel on devrait
pacifier les parties religieuses ou ethniques du conflit en premier, et
seulement ensuite accorder de l’attention aux « questions de la femme »
relève d’un même manque de clairvoyance. En fin de compte, de nombreux
conflits ethniques et religieux sont étroitement liés aux conflits
en termes de genre et de générations et aux énormes inégalités sociales.
Ainsi, en accordant une attention particulière à une justice incluant les
questions du genre et générationelles, on permet d’atténuer les conflits
ethniques et religieux.
On encourage les organisations pour la Paix à intégrer ces considérations
à leur travail. Il ne suffit pas de simplement admettre que les
femmes sont victimes. La collaboration participative, la cogestion et la
large participation des femmes dans les organisations ne peut être qu’un
premier pas. Il est nécessaire de tenir compte de la complexité de la
dimension du genre dans les guerres, en particulier la façon dont les
notions militaristes de masculinité et de violence ont été inculquées.
A bien des égards, les hommes en guerre sont à la fois bourreaux et victimes.
Afin de prendre conscience de cette notion, les bailleurs doivent
acquérir une compréhension plus profonde des questions du genre et
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L’action pour la paix et l’égalité en termes de genre, générations et justice sociale