L'approche genre

dans le quotidien troublé de la vie d’après-guerre, les violences sexistes
restent souvent la seule preuve possible de virilité.
Ceci s’applique particulièrement aux ex-militaires désarmés et mis à
l’écart et aux soldats démobilisés, ainsi que l’ont démontré les études
menées en Afrique de l’Ouest et en Afrique australe. Dans la mise en
œuvre coûteuse, et néanmoins souvent teintée d’amateurisme, des programmes
de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, on a
effectivement demandé à ces personnes de rendre les armes, et ainsi de
renoncer à leur identité de combattant. Leur tendance à la violence –
qu’on leur a inculquée et qu’on a implantée dans leurs esprits, avant et
pendant la guerre, comme emblème de force et de pouvoir masculins –
est cependant à peine abordée par les responsables de tels programmes,
on ne touche surtout pas au problème de masculinité. Les planificateurs
adoptent souvent des approches qui se justifient sur le plan purement
technique; ils ne reconnaissent pas les nombreux problèmes socio-économiques
et personnels et l’insécurité des ex-combattants. Un grand
nombre d’entre eux étaient à la fois bourreaux et victimes, notamment
de violences sexuelles, sous les ordres, par exemple, de leurs commandants
afin d’humilier les nouvelles recrues et de resserrer leurs unités.
La création d’une cohésion masculine par le biais de violences sexuelles
infligées aux « ennemis » hommes et femmes, est également largement
passée sous silence en ce qui concerne les problèmes de démobilisation
et de réinsertion. Durant les guerres, cette violence a aussi servi à compenser
une peur latente et profonde de la mort parmi les militaires, particulièrement
lorsqu’ils pouvaient ressentir à la fois leur propre toutepuissance
et la soumission totale de leurs victimes et des membres de
leurs familles du sexe masculin. C’est précisément dans cet environnement
complexe que se posent les problèmes inhérents à un processus de
paix durable et au taux élevé d’actes de violences sexuelles dans les
sociétés d’après-guerre.
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L’action pour la paix et l’égalité en termes de genre, générations et justice sociale