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endroit. Cette passerelle devenu le seul passage a été un endroit de<br />
choix pour demander des tributs de passage à la population. Les jeunes<br />
rançonneurs, certainement déçus de leur situation désavantageuse à<br />
Swima, et jaloux de la fortune qu’ils attribuaient aux autres, demandaient<br />
le tribut selon l’appartenance à leur communauté. Ainsi, les Babembe,<br />
issus de la même communauté que les jeunes rançonneurs, étaient<br />
taxés le moins. Les Banyamulenge, réputés pour leur richesse en bétail,<br />
devaient payer plus et aux Bashi, supposés commerçants riches et en<br />
plus étrangers à ce territoire, on imposait le pris le plus élevé. Cette discrimination<br />
était soutenue par certaines autorités locales qui – dans les<br />
pires cas – demandaient leur part du tribut ou dans d’autres cas manifestaient<br />
leur acceptation tacite. De cette façon, c’était devenu une affaire<br />
des autorités et non des jeunes qu’il fallait mieux éduquer. Encore une<br />
fois, les intérêts économiques étaient à la source de ce qui pouvait très<br />
bien devenir un conflit intercommunautaire.<br />
Cette complicité entre les rançonneurs et les autorités a pu être dissolue<br />
par une réunion d’échange et d’information organisé par des<br />
membres du CCAP : FESA 3 et CAF 4 en invitant tous les concernés et en<br />
informant leur hiérarchie de Secteur ainsi qu’à Bukavu et Baraka. Jusqu’à<br />
aujourd’hui, ce passage est désormais resté libre pour toute personne.<br />
Une autre organisation membre du CCAP, le SOFIBEF 5 , a consacré<br />
beaucoup d’énergie en 2008 et en 2009 à la réintégration dans leurs<br />
communautés des femmes et des filles marginalisées pour avoir été<br />
associées pendant un certain temps de leur vie aux groupes armés. Elles<br />
et leurs enfants sont souvent accusés de tous les maux possibles et affublés<br />
de surnoms notamment « femmes ou enfants des ennemis » « sorcières<br />
», « impossibles », « fauteurs des troubles » etc.<br />
Leur parcours dans un environnement militaire, ajouté au rejet<br />
qu’elles ont rencontré dans leurs milieux d’accueil ou d’origine une fois<br />
3 Une Femme en soulève une autre<br />
4 Centre de Coopération Alimentaire de Fizi<br />
5 Solidarité des Femmes pour le Bien Etre Familial<br />
Diviser et Régner<br />
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