LA THYROÏDE - Europa Ziekenhuizen
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<strong>LA</strong> <strong>THYROÏDE</strong><br />
Evaluation et prise en charge<br />
Dr Valérie Godart<br />
Endocrinologie<br />
Sites Ste-Elisabeth – 2 Alice<br />
Définition<br />
Un goitre est défini comme toute hypertrophie de<br />
la glande thyroïde, survenant de manière diffuse et<br />
généralement visible.<br />
Physiopathogénie<br />
La formation d’un goitre résulte de l’incapacité de la glande<br />
thyroïde à sécréter des hormones en quantité suffisante, ce qui<br />
induit une élévation secondaire de la TSH.<br />
Ce dysfonctionnement a en partie une origine génétique, à<br />
savoir un déficit enzymatique qui entrave les différentes étapes<br />
de l’hormonosynthèse.<br />
Une atteinte inflammatoire, infectieuse, auto-immune, alimentaire<br />
(chou, manioc), médicamenteuse (lithium, antithyroïdiens de<br />
synthèse, thiocyanates) ou tabagique peut également contribuer à<br />
ce dysfonctionnement.<br />
La carence en iode est un élément pathogène très important :<br />
en dessous de 100 µg/j d’apport alimentaire, le bilan iodé est<br />
inversement corrélé à la prévalence des goitres.<br />
L’élévation de la TSH va induire une hyperplasie des cellules<br />
thyroïdiennes et une augmentation de leur nombre. A ce stade,<br />
le goitre est encore totalement ou partiellement réversible. Si la<br />
stimulation se poursuit, des nodules se forment et la situation<br />
devient irréversible.<br />
Prise en charge<br />
La prise en charge doit pouvoir permettre de déterminer s’il<br />
s’agit d’une pathologie sécrétoire (hypo- ou hyperthyroïdie),<br />
inflammatoire (thyroïdite), tumorale (bénigne ou maligne)<br />
ou s’il s’agit d’un goitre simple.<br />
Anamnèse<br />
Origine géographique : la carence en iode est bien plus importante<br />
dans les régions montagneuses<br />
Maladie virales récentes<br />
Administration d’un produit de contraste dans les 3 derniers mois<br />
Utilisation de lithium ou cordarone<br />
Antécédents familiaux<br />
16 | N°11 - MAI 2008<br />
Examen clinique<br />
Une thyroïde normale n’est pas palpable !<br />
Caractéristiques du goitre<br />
- caractère diffus ou localisé,<br />
- présence de nodules,<br />
- douleur,<br />
- consistance du goitre et des nodules,<br />
- mobilité par rapport aux autres structures du cou,<br />
- auscultation (un souffle traduit une hypervascularisation),<br />
- adénopathies,<br />
- signes de compression trachéale ou raucité de voix.<br />
Biologie<br />
- T4l, T3l, TSH pour s’assurer de l’euthyroïdie.<br />
- Anticorps anti-TG (thyroglobuline), anti-TPO (peroxydase)<br />
et anti-récepteurs de la TSH (TSI).<br />
- Thyroglobuline : toute augmentation est aspécifique<br />
(goitre, inflammation, cancer) ; utilité dans le suivi.<br />
- Iodurie (sur spot urinaire) : en cas de suspicion de carence<br />
ou surcharge iodée.<br />
Echographie<br />
Elle permet de visualiser la taille de la thyroïde, son caractère<br />
homogène, l’existence de nodules et leur caractère liquidien ou<br />
charnu, ainsi que la présence d’adénopathies.<br />
Scintigraphie<br />
Elle est utile dans les goitres multinodulaires (pour déterminer le<br />
caractère chaud ou froid des nodules) et les goitres plongeants<br />
(l’échographie étant alors inopérante).<br />
Elle est toutefois inutile si un examen avec produit de contraste<br />
a été réalisé dans les 3 mois précédents (la surcharge en iode<br />
empêchant la captation du produit).<br />
Radiologie du thorax et CT scanner du cou<br />
Ces examens permettent d’évaluer la compression trachéale ou<br />
oesophagienne ou encore l’atteinte du nerf récurrent.<br />
Classifications<br />
1. Goitre simple ou sporadique : secondaire à une carence<br />
en iode<br />
Il correspond à une hyperplasie diffuse, indolore, apparaissant<br />
le plus souvent chez une femme jeune.