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A l'écoute des cités - Le blog de Patrice Leclerc

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quoi bon écouter quiconque puisque nous n’avons rien à recevoir <strong>de</strong><br />

lui et que nous possédons tout ?<br />

Fraternels par le fond.<br />

On nous reprochera peut-être<br />

<strong>de</strong> mettre en doute que l’Eglise<br />

ait le dépôt, grâce à Jésus, <strong>de</strong><br />

la vérité <strong>de</strong> Dieu ? Nous suggérons<br />

plutôt qu’il faut repenser la façon <strong>de</strong> concevoir la vérité. Certains<br />

théologiens s’attellent à la tâche. Nous évoquons, pour terminer, une<br />

démarche que chacun pourra découvrir en consultant le site <strong>de</strong> son<br />

auteur. Guy Lafon s’exprime en prenant appui sur la parole <strong>de</strong> René<br />

Char, un poète incroyant : «La perte du croyant, c’est <strong>de</strong> rencontrer<br />

son église. Pour notre dommage, car il ne sera plus fraternel par le<br />

fond». Que désigne ce mot (« le fond ») ? Ne serait-ce pas le travail<br />

du désir qui habite chaque homme et qui, ne pouvant jamais sans<br />

danger s’estimer satisfait, cherche à s’étendre toujours davantage. La<br />

fraternité <strong>de</strong> fond ne serait-elle pas cette aspiration présente en chaque<br />

personne singulière et qui vise à rejoindre universellement tous les<br />

hommes ?<br />

Mais chaque individu subsiste nécessairement dans un ensemble social<br />

particulier. Cet ensemble peut être le parti, la nation, la famille ; il<br />

peut être aussi une religion. La fraternité qu’on peut vivre dans cet<br />

ensemble est secon<strong>de</strong> et « <strong>de</strong> surface » par rapport à cette aspiration à<br />

l’universel. <strong>Le</strong> risque existe, l’histoire ne cesse <strong>de</strong> le faire apparaître, <strong>de</strong><br />

confondre la surface avec le fond. En christianisme, si l’appartenance<br />

à l’ensemble particulier qu’est son église cache la fraternité fondamentale,<br />

le message <strong>de</strong> Jésus est<br />

trahi. Certes, chaque baptisé ne<br />

peut continuer à s’affirmer chré- La surface et le fond.<br />

tien sans adhérer aux énoncés qui<br />

Jondot<br />

sont communs aux membres <strong>de</strong><br />

sa famille religieuse. Il ne peut éviter <strong>de</strong> vivre une réelle fraternité avec<br />

tous ceux qui partagent la même foi que lui. Mais si cette commu- Michel<br />

nauté fraternelle occulte la fraternité « <strong>de</strong> fond », le message <strong>de</strong> Jésus<br />

est effacé. Guy Lafon, pour se faire comprendre, utilise l’image d’un<br />

fond»,<br />

lac pour parler du lieu où la fraternité du croyant rencontre celle <strong>de</strong> le<br />

l’homme sans religion. « <strong>Le</strong> désir d’une fraternité par le fond est (...)<br />

commun au croyant et aux autres. Ils enten<strong>de</strong>nt également l’appel par<br />

qui s’adresse à eux dans ce désir, même s’ils y répon<strong>de</strong>nt toujours<br />

insuffisamment. En un mot, ils se croisent dans une telle fraternité<br />

comme sur un terrain qu’ils traverseraient ensemble. Mais il en va <strong>de</strong><br />

cette traversée comme il arrive à <strong>de</strong>ux fleuves qui se rejoignent pour «Fraternels<br />

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