Conceptualisation d'un Système de Contrôle pour les Organisations ...

Il est cependant à noter que, dans le cadre précis des réseaux temporaires, les
travaux sur le contrôle sont rarissimes et les études ayant considéré simultanément les
trois aspects du contrôle sont encore inexistantes. Les quelques recherches publiées sont
exclusivement exploratoires. L’essentiel de ces recherches suggère la confiance comme
le mécanisme de contrôle par excellence de cette forme émergente d’organisation. Cette
idée a, toutefois, été remise en cause par un flux récent de recherches qui suggèrent que
l’organisation virtuelle ait probablement besoin d’une approche intégrée de contrôle
profitant de la synergie de mécanismes à la fois instrumentaux et comportementaux de
contrôle.
Mais en dépit de leurs limites, les réponses induites de la littérature nous
permettent de proposer un cadre conceptuel pour étudier le contrôle au sein de
l’organisation virtuelle (voir la figure 2). Nous y retrouvons les principaux mécanismes et
déterminants d’un système qui serait adapté au contrôle du fonctionnement général d’une
organisation virtuelle.
Méthodologie de l’investigation et de l’analyse de données
Afin d’enrichir le cadre conceptuel de contrôle de l’organisation virtuelle et
d’élaborer un modèle intégré du contrôle, nous avons utilisé la méthode Delphi pour
mener des investigations auprès experts travaillant dans ce domaine.
La méthode Delphi consiste en un processus structuré d’échange d’opinions parmi un
groupe d’informateurs clés (appelés experts) sur une problématique pour laquelle l’état
des connaissances est incomplet (Turcotte, 1991). Elle s’opérationnalise par des itérations
de questionnaires envoyés séparément aux experts participants jusqu’à l’atteinte d’un
consensus par rapport à la problématique sous étude. Ainsi, Delphi n’est pas différente,
dans sa logique, des entrevues de groupes. La principale différence est que l’échange
dans Delphi n’implique pas des rencontres et des discussions interpersonnelles entre les
participants. Nadeau (1982) recense un ensemble de conditions qui doivent être réunies
pour que l’utilisation de cette méthode d’investigation soit justifiée. Les principales de
ces conditions sont :
1. Le nombre d’individus souhaité est plus grand que le maximum toléré dans un groupe de
discussion face à face (entrevues de groupe);
2. Les facteurs temps et coûts rendent les rencontres fréquentes impossibles;
3. L’anonymat des participants est requis pour assurer la validité des résultats (éviter
l’influence de ténors).
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