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crèches, buan<strong>de</strong>rie-piscine…<br />
En 1890, les enfants du <strong>Familistère</strong> traversant la place pour se rendre à l’école. Coll. <strong>Familistère</strong> <strong>de</strong> <strong>Guise</strong>.<br />
réputation qui s’étend bien au-<strong>de</strong>là du <strong>Familistère</strong>.<br />
Elle accompagne les nombreuses festivités<br />
organisées au <strong>Familistère</strong>, et notamment<br />
le bal annuel <strong>de</strong>s enfants ou la fête du travail.<br />
Godin a son hymne que les “gens du tas <strong>de</strong><br />
briques” connaissent encore et l’harmonie musicale<br />
produit même une composition originale<br />
intitulée “Boum Godin !”.<br />
L’hygiène et la santé<br />
A l’entrée du <strong>Familistère</strong>, venant <strong>de</strong> l’usine, le<br />
bâtiment bas est celui du lavoir, <strong>de</strong> la buan<strong>de</strong>rie,<br />
<strong>de</strong>s bains et <strong>de</strong> la piscine. En 1870, le <strong>Familistère</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Guise</strong> est, sinon le seul, du moins<br />
un <strong>de</strong>s très rares lieux mettant une piscine à<br />
disposition d’une population ouvrière. Couvert<br />
et chauffé, son bassin <strong>de</strong> 50 mètres carrés<br />
est pourvu d’un fond mobile en bois, adaptable<br />
à la taille <strong>de</strong>s nageurs. L’enjeu est important.<br />
La proximité <strong>de</strong> l’Oise qui court le long <strong>de</strong> l’aile<br />
gauche du <strong>Familistère</strong> est un danger potentiel<br />
pour l’enfant.<br />
En utilisant la pente naturelle entre l’usine et<br />
le <strong>Familistère</strong>, Godin invente un système ingénieux<br />
<strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>s eaux chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
l’usine pour le lavage du linge, la piscine et les<br />
bains. En revenant du travail, il est possible et<br />
même recommandé <strong>de</strong> se « décrasser » avant<br />
<strong>de</strong> rentrer au foyer.<br />
Le lavoir<br />
Le lavage du linge, pour <strong>de</strong>s raisons d’hygiène,<br />
est interdit dans les logements. Le lessivage<br />
se fait dans soixante baquets munis <strong>de</strong> robinets<br />
à eau chau<strong>de</strong> - ce qui pour l’époque représente<br />
un progrès considérable - le rinçage,<br />
dans <strong>de</strong>s bassins en ciment où l’eau chau<strong>de</strong><br />
est constamment renouvelée. Grâce à <strong>de</strong>s essoreuses<br />
mécaniques, le linge peut être es-<br />
soré sans être tordu ni détérioré. Au <strong>de</strong>ssus<br />
du lavoir, le séchoir permet d’étendre les effets<br />
sous abri.<br />
La gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s enfants :<br />
nourricerie et pouponnat<br />
La nourricerie (jusqu’à 2 ans) et le pouponnat<br />
(<strong>de</strong> 2 à 4 ans) sont réunis dans un édifice spécial<br />
construit en 1862 (4) . Ils sont séparés par<br />
une balustra<strong>de</strong> en bois. Ce bâtiment est relié<br />
au pavillon central par une passerelle couverte.<br />
Si ces <strong>de</strong>ux divisions ne sont pas obligatoires,<br />
la possibilité <strong>de</strong> faire gar<strong>de</strong>r ses enfants constitue<br />
alors un véritable luxe. Les salles <strong>de</strong> repos<br />
contiennent une cinquantaine <strong>de</strong> berceaux. La<br />
nourricerie accueille les enfants dès six heures<br />
et jusqu’à 19h30.<br />
(1) La richesse au service du Peuple : le <strong>Familistère</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Guise</strong>, Editions Guy Durier.<br />
(2) Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Marie Pape-Carpentier, Gosselin,<br />
Frœbel et Laisné.<br />
(3) Il est reconstruit avec une charpente métallique<br />
après 1918.<br />
(4) Détruit par les bombar<strong>de</strong>ments en 1918, il<br />
est ensuite intégré aux écoles.<br />
Une “promena<strong>de</strong> à balustra<strong>de</strong>” est utilisée<br />
pour l’apprentissage <strong>de</strong> la marche.<br />
Les berceaux sont fabriqués à<br />
Répétition <strong>de</strong> l’orchestre au théâtre en 1902. Coll. <strong>Familistère</strong> <strong>de</strong> <strong>Guise</strong><br />
l’usine. Le matelas du berceau<br />
est en son, qui s’agglomère<br />
lorsqu’il est humi<strong>de</strong>. Un drap<br />
sépare cette matière végétale<br />
du corps du bébé. Afin<br />
que celui-ci reste au sec, on<br />
remplace régulièrement les<br />
parties agglomérées. Tous<br />
les mois, le son est renouvelé<br />
complètement. Et c’est<br />
aussi une invention <strong>de</strong> Godin !<br />
Les économats<br />
A<strong>de</strong>pte <strong>de</strong> l’association,<br />
Godin considère les intermédiaires<br />
comme <strong>de</strong>s parasites.<br />
De plus, faire ses<br />
courses au plus près est<br />
un gain <strong>de</strong> temps, le faire dans une coopérative<br />
est un gain d’argent. Le pavillon central<br />
dispose, au rez-<strong>de</strong>-chaussée, d’une épicerie,<br />
d’un magasin d’étoffes, d’un magasin d’ameublement,<br />
et <strong>de</strong> bureaux. Les magasins du <strong>Familistère</strong><br />
offrent, sous forme <strong>de</strong> coopératives<br />
<strong>de</strong> consommation, les prix les plus bas. Des<br />
carnets d’achats sont mis en place à partir <strong>de</strong><br />
1878. Godin crée <strong>de</strong> fait sa propre monnaie.<br />
L’économat, situé face au <strong>Familistère</strong>, a un air<br />
d’atelier industriel. Il abrite les “magasins <strong>de</strong><br />
production” : boulangerie, boucherie, charcuterie,<br />
fabrication <strong>de</strong> plats cuisinés, débit <strong>de</strong><br />
boissons... Les plats cuisinés permettent aux<br />
ouvriers, pour un prix modique, <strong>de</strong> ne pas être<br />
aux fourneaux.<br />
Le jardin d’agrément<br />
du <strong>Familistère</strong><br />
La flânerie fait partie <strong>de</strong>s loisirs : jardins, pelouses,<br />
ombrages, eaux tranquilles <strong>de</strong> l’Oise où<br />
se pratiquent la pêche et les promena<strong>de</strong>s en<br />
barque. Si les jardins ouvriers du <strong>Familistère</strong><br />
permettent à l’ouvrier d’améliorer sa nourriture,<br />
le jardin d’agrément, situé entre l’usine et<br />
l’Oise, est un symbole d’oisiveté et <strong>de</strong> richesse.<br />
Les statues sont <strong>de</strong>s reproductions d’œuvres<br />
réputées.<br />
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