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Zone Est

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voir d’un regard neuf. Une illusion devenue au fil des décennies<br />

totalement virtuelle et inscrite jusque dans le code génétique<br />

des humains de la <strong>Zone</strong> <strong>Est</strong>, par l’entremise du virus et des<br />

biopuces.<br />

Un conflit psychique, génétique et neuronal.<br />

Les cauchemars étaient réels. Les psychés de Phénix, Vania,<br />

le couple Faure et les autres ne m’ont pas menti. La <strong>Zone</strong> <strong>Est</strong><br />

n’est en fait qu’une immense machine humaine industrielle à<br />

produire du virtuel, le monde tel qu’il est décrit dans les bases<br />

de données collectives n’existe plus, les implants neuronaux en<br />

vigueur ne servent qu’à produire l’illusion informationnelle qu’il<br />

existe encore un espoir, en modifiant de manière permanente<br />

les données individuelles. Au fil des semaines, des mois, des<br />

années, l’action conjuguée des prothèses technologiques<br />

conçues et fabriquées par Medic’ Corp n’a servi qu’à modifier,<br />

avec patience et ténacité, par petites touches, chaque cellule,<br />

chaque neurone, chaque assemblage moléculaire, pour<br />

maintenir et entretenir l’illusion.<br />

En travaillant pour Vinetti, je n’ai été que l’un des<br />

instruments de leur folie. Malgré moi. Au final, ils ne m’ont pas<br />

eu, et j’ai désormais un avantage sur eux.<br />

Je vais me réveiller.<br />

Me reposer.<br />

Et y retourner, autant de fois qu’il sera nécessaire.<br />

— Ça fait du bien de sortir de là !<br />

Je pousse un soupir de soulagement en m’éveillant dans le<br />

bloc opératoire, sous l’œil impassible de Simon Charra. Une<br />

douleur aiguë me laboure l’intérieur du crâne. Je relève la tête<br />

en grimaçant, malgré le câble qui me lie encore au lecteur de<br />

Donep amélioré du docteur, et passe à trois reprises la main sur<br />

mon front, couvert d’une transpiration âcre et brûlante.<br />

Eoh est debout sur ma gauche, aux côtés de Sylia qui me<br />

tient toujours l’autre main. J’entraperçois une lueur de<br />

soulagement dans ses yeux.<br />

— Ça va ?<br />

Je fronce les sourcils.<br />

— Quand est-ce que j’y retourne ?<br />

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