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L'ENCADREMENT DES SOLIDARITÉS FAMILIALES ...

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56<br />

I-3.2. Les règles empiriques de fixation des contributions individuelles d'obligation<br />

alimentaire<br />

Dans la plupart des cas le juge statue sur la base d’une créance établie par l’aide sociale,<br />

l’organe de protection ou par l’établissement débiteur 95 . Le texte sur lequel se fonde le juge<br />

stipule que “ les aliments sont accordés en proportion des besoins [du créancier] ”, elle ne<br />

précise pas comment cette expression doit être comprise et comment elle doit être précisément<br />

mis en œuvre par le juge ; ceci demeure au pouvoir d’appréciation du juge. Face à la créance,<br />

ce dernier apprécie les capacités contributives des obligés aux regards des ressources et des<br />

charges de ceux-ci afin “ d’accorder les aliments en proportion […] de la fortune de<br />

l’obligé ”.<br />

Comment ces proportions sont-elles combinées par le juge ?<br />

Pour éclairer les décisions des juges, nous avons imaginé trois étapes distinctes dans le calcul<br />

des contributions. Dans une première étape, le juge exonère les ménages dont les ressources<br />

sont insuffisantes 96 . Dans une seconde étape, il évalue le montant total qui sera demandé aux<br />

ménages obligés non exonérés. En dernier lieu, ce montant est réparti entre les ménages mis à<br />

contribution en fonction des ressources relatives (ou des capacités contributives relatives) de<br />

chaque obligé.<br />

Bien entendu, ce schéma de raisonnement ne correspond précisément pas aux textes de loi 97 .<br />

Cependant, il semble bien traduire certains faits stylisés ressortant des données économiques<br />

présentes dans les décisions. Ainsi, comme nous venons de le voir, le graphique n°7 illustre<br />

une remarquable relation de proportionnalité entre le niveau relatif de la contribution par<br />

obligé demandée aux ménages contribuants (la part de la contribution de chaque obligé dans<br />

95<br />

Comme précisé dans I de la deuxième partie, l’appréciation des besoins est de la prérogative du juge, mais<br />

force est de constater que dans les faits ce dernier est souvent amené à considérer la créance établie par l’aide<br />

sociale, l’organe de protection ou l’établissement débiteur comme représentant les besoins du créancier. Il nous a<br />

donc semblé important de nous interroger aussi sur l'impact que pouvait avoir la manière dont la créance est<br />

établie sur la règle de fixation des contributions.<br />

96<br />

Les décharge pour indignité du créancier ne sont pas prises en compte ici puisqu’elles ne répondent pas à une<br />

motivation économique.<br />

97<br />

Il est à noter que dans certaines décisions collectées seules les contributions de certains ménages obligés sont<br />

considérées par le juge. Dans ce cas le raisonnement suivi doit l’être sur ces ménages uniquement.

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