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commission chargée de la confection du questionnaire d'enquête est
confiée à quatre spécialistes : Baguer, Binet, Bourneville et Robin 8. Trois
au moins figurent panni les noms importants de la campagne en faveur
des classes spéciales. La sous-commission pédagogique, chargée d'étu-
dier les mesures à prendre pour les arriérés et les instables, est plus équi-
librée. Mais elle comprend à nouveau Baguer, Binet, Bourneville,
confrontés à six membres de I'lnstruction publique, dont trois de la haute
hiérarchie, et c'est Binet qu'elle prend pour rapporteur (texte 11).
Que dire de la représentation des médecins ? Selon E. Baumfelder,
« De nombreux médecins [...] sont nommés » dans la commission. Je n'en
ai pas trouvé confirmation, mais les responsables de l'Assistance publique
le sont peut-être, sans que ce soit indiqué dans l'arrêté 9. Deux seulement
sont connus, les docteurs Bourneville et Gauraud. A supposer qu'ils soient
les seuls présents, cette sous-représentation traduirait-elle la volonté de
I'lnstruction publique de minimiser leur r61e ? Cela ne me paraît pas certain.
C'est Bourneville qui a initié la campagne en faveur des anormaux et il
reste l'autorité médicale incontournable sur la question. (Faut-il s'étonner
que le rapport Charlot, ne le nomme pas ? Ce texte ne nomme personne
et son argumentaire est emprunté à toute la campagne qui a précédé.)
Quant au docteur Jean Gauraud, je n'ai, à ce jour, trouvé aucun rensei-
gnement sur lui. S'agit-il d'un aliéniste ? S'agit-il d'un médecin-inspecteur
des écoles ? Les orthographes rencontrées (Gaurand, Gauraud, Gouraud)
Et pas seulement r à Binet [...] en collaboration avec Bourneville n, G. Avanzini, 1969,
p. 97. Cf. A. Binet, 1905 b, p. 559.
E. Baumfelder, 1983, p. 250.
'O J. Gateaux-Mennecier, 1989, p. 23. Cet auteur (notamment, 1986, pp. 336-341) met en
évidence les oublis incontestablement volontaires et répétés du rôle de Bourneville et des
médecins, dans certains écrits de I'Bpoque. Selon M. Fardeau et 2. Weygand, u pas une
fois n, le nom de Bourneville r n'a été cité dans les débats [parlementaires] ou n'est ap
paru dans les textes consacrés A [la loi de 19091 n (1991, p. 122). Bourneville n'est pas
cité dans le préambule du texte de loi, qui ne cite personne, mais son rôle est clairement
reconnu dans le rapport à la Chambre de F. Rabier (1908, p. 4 et 10) et il est cité dans le
rapport au Sénat de P. Strauss (1 908, p. 3).