Alexa Sarbacane, épisode 5 - Eric Vincent

complexe pour qu'aucun de vos hommes ne soit capable de la trouver et de la désamorcer.
Elle est prévue pour exploser au moment où nous survolerons la France, la région parisienne,
si tout va bien. Ne croyez pas que nous ferons partie du voyage. Nous avons prévu des
parachutes ainsi que de l'oxygène afin d'effectuer une sortie honorable. Nous allons prendre
le temps de ficeler l'intégralité des passagers ainsi que les membres de l'équipage. Ensuite,
nous vous quitterons et laisserons l'avion continuer sa route en mode automatique jusqu'au
lieu de crash. Bien entendu, nous avons éliminé les deux pilotes afin de nous assurer qu'il n'y
aura aucune échappatoire. Notre opération a été préparée de longue date, monsieur le
Président. Comme vous pouvez le constater, certains de mes hommes faisaient partie de
votre entourage depuis pas mal de temps. Une infiltration nécessaire pour faire passer l'envie
à la France de poursuivre son soutien à l'intolérance britannique. Le seul os, je dois dire, était
la présence de cette détective renommée à bord de l'appareil. Par chance, elle n'est pas là. Sa
venue aurait pu contrecarrer nos plans. Elle aurait pu sentir le danger, nous repérer et nous
dénoncer. La chance fait partie du jeu. Paul, John, Sean, occupez-vous de les empaqueter
comme prévu !
Alexa, toujours en joue (Note de l'auteur : quelles joues ! On lui ferait la bise par
gourmandise !), nota qu'ils étaient véritablement organisés comme des terroristes
professionnels. Leurs dos accusaient tous de sérieux renflements, les preuves de la présence
de parachute. Leurs armes, quant à elles, étaient entièrement démontables. Les pièces
détachées, fabriquées en fibre de verre et autres alliages non résonnants sous les portiques de
détection, en faisaient des fantômes très efficaces. Par contre, les balles demeuraient un secret
de fabrication absolu. Quelle matière avait été employée pour les réaliser sans possibilité de
détection ?
Leur plan minuté se déroulait sans accroc. Pour chaque passager, le même traitement était
appliqué. D'abord, deux tours de rouleau d'adhésif armé autour de la bouche pour bâillonner.
Ensuite, des menottes en plastique pareilles à des colliers utilisés en plomberie enserraient les
mains derrière le dos et les pieds. Bien entendu, l'opération s'achevait par un attachement au
siège afin d'éliminer tout déplacement. Ils étaient rodés. L'opération ne prenait pas plus de
quarante secondes par passager.
Alexa eut droit au même traitement. Elle eut une frayeur lorsque son ennemi la bâillonna :
elle craignit qu'il arrache la perruque en l'entourant avec l'adhésif et qu'il ne découvre la
supercherie. Voilà donc la raison pour laquelle il l'avait priée de se déguiser. Elle ne les
connaissait pas mais cet Adrian O'Neal n'ignorait pas qu'elle aurait pu faire capoter
l'opération.
Des terroristes de l'IRA, l'armée révolutionnaire irlandaise. Elle était à cent lieues d'imaginer
que son imbécile d'auteur lui ferait un coup pareil à dix mille mètres d'altitude. Avait-il
l'intention de l'envoyer rejoindre fantômes et autres esprits tortueux pour lui éviter d'avoir à
affronter les mauvaises blagues de son auteur favori, une invitation à dîner dans
l'appartement kitsch de Yann Delaunay ou les affres éprouvantes de la demande en mariage
de Stéphane. Allait-elle mourir en s'envoyant en l'air dans le ciel azur de la planète bleue après
s'être envoyée en l'air dans l'espace intersidéral ? (Note de l'auteur : je sais, je cède parfois à la
facilité ! Mais je ne pouvais pas m'empêcher de la faire, celle-là ! Désolé !) Décidément, cet
auteur lui en faisait voir de toutes les couleurs ! En plus, elle aimait cela, en voir de toutes les
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