Alexa Sarbacane, épisode 5 - Eric Vincent
Alexa Sarbacane, épisode 5 - Eric Vincent
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<strong>Alexa</strong> était complètement abasourdie par cette apparition digne de la vierge Marie (pas Curry<br />
mais l'autre, celle qui était apparue à... à lui). Elle en oubliait pratiquement la situation<br />
d'extrême danger dans laquelle elle était personnellement plongée et accessoirement les autres<br />
passagers (Note de l'auteur : tout le monde s'accordera à penser que <strong>Alexa</strong> est plus<br />
importante, en grandeur d'âme, à défaut de grandeur en taille, que le commun des futurs<br />
mortels ayant pris place à bord.).<br />
Elle rebroussa chemin en refermant la porte de la cabine. Le Président de la République lui fit<br />
face.<br />
- Mademoiselle <strong>Sarbacane</strong> ! Vous étiez déguisée ?<br />
- Oui.<br />
- Romain m'a dit que vous aviez eu une vision.<br />
- Malheureusement, ce n'était pas une vision mais un avertissement. On me demandait de<br />
changer mon aspect vestimentaire. J'ai pensé qu'on m'en voudrait. Pas au reste des passagers.<br />
Je n'ai plus pensé à l'importance que vous revêtiez...<br />
- Que pouvons-nous faire ? Les pilotes sont morts ?<br />
- Ils sont décédés. La radio est détruite.<br />
- Nous jouons de malchance ! Heureusement, nous détenons un téléphone satellitaire avec<br />
une batterie chargée pour deux heures de communication.<br />
- En économisant, cela suffira. Il faut commencer par contacter votre état-major en leur<br />
demandant de prévoir des moyens navals de récupération, le meilleur artificier du monde et<br />
un instructeur pilote de 747 hors pair !<br />
- Pourquoi un bateau ?<br />
- Parce que si je ne trouve pas la bombe, il nous faudra amerrir avant l'échéance finale. De<br />
gré ou de force, il faudra plonger vers l'océan avant l'heure fatidique. Pour ne pas ajouter des<br />
morts au-dessus de Paris, pour sauver notre peau aussi.<br />
- Je comprends. Nous allons nous en occuper. Mademoiselle, nous allons dégager une partie<br />
de l'appareil afin que vous soyez au calme.<br />
- Pour me concentrer ? J'espère que cela fonctionnera ! Je ne tiens pas à ce que mes pouvoirs<br />
me fassent faux bond aujourd'hui.<br />
- Je sais que je vais vous mettre une terrible pression sur les épaules mais nous comptons<br />
tous sur vous...<br />
- Je sais.<br />
Elle s'isola dans le carré des stewards jouxtant la cabine de pilotage. Avant toute tentative de<br />
voyance, de projection sur le futur ou le passé, elle tenta de se remémorer l'intégralité de<br />
l'action des commandos terroristes. Pourquoi avaient-ils pris la peine d'embarquer et de<br />
débarquer en plein vol, prenant des risques insensés (un saut à dix mille mètres d'altitude<br />
représentant un exploit sportif hors du commun) ? Pourquoi n'avaient-ils pas placé un bagage<br />
anodin sur le tapis ou glissé leur objet maléfique dans un sac pris au hasard ? Parce que les<br />
bagages passaient à la détection avant d'entrer dans la soute à bagages. Ils auraient pu<br />
s'assurer la complicité d'un mécanicien soutenant leur cause. Il aurait risqué de parler. Non...<br />
L'explication était plus simple, forcément. Ils avaient pris place à bord pour fabriquer leur<br />
bombe. Directement, comme leurs armes. Ils avaient introduit les différents éléments de la<br />
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