Alexa Sarbacane, épisode 5 - Eric Vincent

nettement la sensation d'entrer dans l'arène et de servir d'appât aux lions (Note de l'auteur :
encore une ineptie ! Non pas qu'Alexa ne soit pas appétissante mais sa taille et son anatomie
personnelles n'en feraient qu'un amuse-bouche pour des grands fauves affamés ! Telle sainte
Blandine, sainte Alexa serait épargnée !).
La cabine de pilotage avait été débarrassée des corps des pilotes. Ces derniers reposaient avec
les membres de l'équipe de sécurité présidentielle dans une partie de l'avion transformée pour
l'occasion en chapelle ardente. Etant donné la mort brutale dont ils avaient été victimes,
Alexa avait espéré un bref instant que leur esprit n'était pas encore parti, estimant qu'un
travail demeurait inachevé sur terre (ou plutôt dans les airs, dans leur cas). En résumé, elle
avait caressé le fol espoir qu'un fantôme soit présent parmi eux. Comme elle était en mesure
de les voir et de communiquer avec eux, elle aurait été guidée. Hélas ! Les pilotes, le
mécanicien et les as de la sécurité s'étaient rendus dans l'autre monde sans passer par la case
prison et sans toucher vingt mille balles (Note de l'auteur : une seule avait suffi ! Je sais, ma
blague est mauvaise ! Mais je pose tout et vous ferez le tri !).
Elle s'installa sur le siège du commandant de bord. Les côtes de la Bretagne n'étaient plus si
éloignées, à présent. Voler à une altitude de trois cents mètres devenait dangereux. Les plus
hauts sommets bretons frisaient cette altitude : elle ne tenait pas à s’aplatir sur une grosse
colline aussi près du but.
Romain Latin vint s'asseoir à ses côtés, le téléphone en main.
- J'ai pensé qu'il serait plus simple que je colle le combiné contre votre oreille pendant que
vous exécuterez les manoeuvres. Deux mains valent mieux qu'une dans ce cas, je suppose ?
- C'est une brillante idée, Romain ! Vous irez loin !
- Vous avez eu des visions me concernant ?
- Oui mais vous n'en saurez pas plus !
- Dites-moi au moins si elles concernent aussi Marie ?
- Oui...
Son visage s'éclaira comme un lampadaire. Le doux prénom lui faisait de l'effet. La tornade
rousse avait dû faire des ravages la veille. Il était pressé de la retrouver et de se faire incendier
par son tempérament volcanique.
Alexa désengagea le pilote automatique. Elle tira le volant vers elle, lentement, sans brusquer
l'appareil. Dans le même temps, elle poussa la manette des gaz pour maintenir la vitesse en
ascension. Lorsque l'altimètre approcha des deux mille pieds (soit environ sept cents mètres),
elle repoussa le volant, ramena le régime des moteurs à la puissance nominale et stabilisa
l'assiette. Enfin, elle réenclencha le pilote automatique. Elle ignorait totalement la procédure à
suivre et l'altitude à conserver. Tout ce qu'elle savait, c'est que l'ordinateur de bord était
programmé pour les amener droit sur l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Les terroristes
n'avaient pas touché à sa programmation puisqu'ils souhaitaient voir l'avion se désintégrer audessus
de la région parisienne.
- Vous désirez les contacter dès maintenant ? Demanda Romain.
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