GOBBESPONDflHGE DU MARÉCHAL

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Français est réelle et que leur haine contre Abd el-Kader est sin
cère. Alors je leur ai remis votre lettre et je leur ai communiqué
les choses dont vous m'aviez chargé pour eux. Leur joie s'en est
augmentée ainsi que l'amitié qu'ils ont pour vous. Ils ont fait
inviter à venir tous les grands des Arabes et des villes. Quand
ceux-ci ont été réunis, nous leur avons parlé secrètement de
toutes ces affaires ; ils ont été tous contents et charmés, mais
on me dit : « Nous avons confiance en vous, mais nous ne voulons
pas rendre publiques ces propositions de peur que,
si les Français
n'agissent pas selon leurs paroles, nous ne soyons regardés comme
des menteurs et qu'on ait le droit de nous insulter, mais nous
continuerons à attaquer Abd el-Kader ». Alors les troupes se
sont réunies et nous sommes tous partis pour Aïn Madhi et nous
l'avons reconstruit mieux qu'auparavant. Puis l'on y a laissé une
partie des troupes de chaque village et de chaque tribu. Ensuite,
je leur ai demandé de partir ; on a fait préparer pour m'accom-
pagner par ordre du Seïd Mohammed et de Yahya, cheikh de La
ghouat, un homme de chaque tribu, sous prétexte d'un pèlerinage
à la Mecque ; mais voilà qu'un homme qui s'était enfui des pri
sons du sultan est arrivé chez eux et leur a dit qu'un homme de
Laghouat nommé Saïd Haddad avait apporté au sultan une
lettre écrite par des gens d'Alger dont il ne savait pas les noms,
que, dans cette lettre on instruisait le sultan de tout ce qui se
passait à Alger ;
qu'alors le sultan avait fait mettre des hommes
de garde sur toutes les routes. Cette nouvelle a fait peur aux dé-
putations qui ont craint d'être arrêtées par les gardes. Alors on
m'a dit : « Nous ne savons pas si réellement nous pourrons avoir
ce dont vous nous avez parlé, attendu qu'il n'est pas fait mention
dans la lettre du maréchal : écrivez-lui, nous lui écrirons aussi ;
si nous ne pouvons obtenir de lui cette affaire, nous vous ferons
accompagner par une escorte jusqu'à Constantine ainsi que notre
députation ». Nous avons envoyé déjà plusieurs courriers pour
vous instruire de cela,
mais ils ont tous été arrêtés par le sultan
qui a fait tuer les uns et mettre les autres en prison ; on n'a voulu
me laisser retourner près de vous qu'avec la députation ; c'est
pour cela,
monsieur le maréchal, que je vous prie de daigner me
répondre, si vous le voulez bien.