GOBBESPONDflHGE DU MARÉCHAL

— 39-
fièvres pernicieuses et ensuite la fièvre intermittente suivie de
diarrhée se sont déclarées et n'ont épargné personne. Tout le
monde a été atteint plus ou moins de maladie ; tous les officiers,
excepté le capitaine du génie Bonafout, tous les officiers
de santé, tous les administrateurs et les employés, tous les sous-
officiers et soldats, anciens ou nouveaux en Afrique ont été ma
lades plus ou moins longtemps. Les Arabes eux-mêmes employés
à notre service n'en ont pas été exempts. A peine est-il resté à
certaine époque 150 hommes capables d'un bon service, et les
bataillons se sont trouvés souvent presque sans officiers et l'hôpi
tal presque sans chirurgien. Les infirmiers et les boulangers nous
ont souvent manqué et c'est avec une peine infinie que j'ai pu en
trouver. La maladie a principalement atteint ceux qui n'étaient
assujettis ni au service de garde ni aux travaux, tels que les ser
gents-majors, les fourriers, les employés, les infirmiers, les bou
langers, bouchers, etc.. Chaque malade a rechuté plusieurs fois.
Moi-même, j'ai été atteint par la maladie, mais je me suis armé
de courage et suis resté constamment à la tête des travailleurs
et des combattants. Il est mort à l'hôpital 4 capitaines et 2 autres
officiers et 650 environ sous-officiers et soldats, quelques-uns par
suite des blessures reçues de l'ennemi et la plus grande partie par
effet de la maligne influence des maladies régnantes. Ceux qui
sont encore convalescents ont la plus grande peine à se rétablir.
Dieu fasse qu'ils y parviennent ! La plupart d'entre eux sont en
flés et presque tous ont besoin de changer d'air et de suivre un
régime alimentaire plus convenable. Le restant des troupes de
la garnison tout entière, administration comprise,
ne peut plus
continuer de servir à Miliana et doit être relevé, aussitôt que;
faire se pourra.
Les officiers de santé feront connaître dans leurs rapports
particuliers la cause première, la marche et les tristes résultats
des maladies qui nous ont si cruellement frappés. Quant à moi,
je les attribue à la malignité d'un climat de feu, car la chaleur a
été au soleil jusqu'à 56° centigrades et le vent du désert a soufflé
dans le seul mois d'août, pendant vingt-cinq
jours. La ville et les
jardins ne nous ont offert aucune ressource salutaire sous le rap
port de la nourriture et nous n'avons vécu qu'avec les denrées
de nos magasins. Si notre nourriture avait pu être plus suffisante
et plus saine, si nos privations n'avaient pas été aussi fortes, nul