GOBBESPONDflHGE DU MARÉCHAL

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Au même moment, 4 ou 500 Arabes armés, de la tribu des
Béni Menasser (1), je crois, poussés et guidés par des chefs et
des soldats réguliers, s'étant réunis sur les hauteurs qui dominent
la lunette de gauche, se forment en plusieurs bandes. Il se préci
pitent comme une avalanche sur cette redoute qui, étant refaite,
n'est pas encore entièrement achevée. Ils l'attaquent de tous les
côtés à la fois et plusieurs d'entre eux arrivent jusqu'à dix pas
de la gorge. Tous sont accueillis par un feu bien nourri. Quelques
obus et boulets tirés des bastions de la place les atteignent et les
décident à battre en retraite, emportant avec eux plusieurs tués
et blessés.
Dans ces deux engagements assez sérieux vu notre petit
nombre, nos soldats, dont quelques-uns étaient convalescents, se
sont battus avec courage et résolution ; ils ont contenu et arrêté
un ennemi bien supérieur en nombre ; la plupart ont lutté corps
à corps avec lui. Du côté du poste crénelé, le caporal Moreau, de
la légion étrangère, assailli par plusieurs Kabyles qu'il a attendus
de pied ferme, reçoit sept coups de fusil dont plusieurs sont mor
tels. Nous n'avons pas battu en retraite d'une semelle et nous ne
nous sommes retirés qu'à l'heure habituelle et après que l'ennemi
se fut lui-même éloigné. Il va sans dire que notre troupeau, tant
convoité par les Arabes, n'a pas été compromis un seul instant.
Sur moins de 200 hommes qui ont été réellement engagés
pour repousser ces deux attaques simultanées, nous avons eu 9
tués et 6 blessés, savoir 6 tués et 4 blessés du 3S léger, 3 tués et
2 blessés de la légion étrangère.
L'ennemi a dû faire d'assez grandes pertes, à en juger par
les morts et les blessés que nous lui avons vu emporter. Toutes
les pièces en batterie ont dû faire feu ; il a été tiré en tout 25 coups
de canon ; plusieurs ont fait grand effet.
A l'attaque faite contre la garde des bœufs,
en avant du
poste crénelé, le commandant supérieur est constamment resté à
la tête des soldats qui se battaient. Il ne les a quittés que lors
qu'il a reconnu que sa présence devenait nécessaire du côté de
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(1) Béni Menasser tribu kabyle - limitée au Nord par la mer - au Sud
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par Miliana et la berge droite du Chélif à l'Ouest par les Bidah et les Béni
Perah à l'Est par les Righa du Zaccar, les Béni Menad et le Chenoua -
habitaient 1.500 gourbis répartis en 200 dechera ; ils comptaient 2.500 à
3.000 habitants en état de porter les armes (Etablissements... 1843-44, p. 430).