GOBBESPONDflHGE DU MARÉCHAL

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que j'ai distribuées aux hommes les plus nécessiteux. Mais pris
par les Arabes, il n'a plus reparu. Alors j'ai fait ramasser des
feuilles de vigne et d'une autre plante, lesquelles, convenablement
préparées, ont produit une espèce de tabac dont beaucoup d'hom
mes ont usé à défaut de meilleur.
Dans l'intention de combattre les tristes effets de la nostalgie
qui faisait des ravages, j'avais organisé une section de chanteurs
qui, deux fois par semaine, récréaient par leurs chants harmo
nieux leurs camarades. Les progrès de la maladie nous ont privés
de cette puissante et agréable ressource contre les ennuis de notre
isolement et les regrets de la patrie absente.
Dès les premiers moments, les souliers ont manqué. Pour
remédier à cet inconvénient grave, j'ai fait distribuer aux com
pagnies des peaux de bœufs fraîches ; elles ont été employées à
faire des espadrilles.
La plupart des hommes enfermés dans Miliana manquaient
d'effets, de linge et de chaussures. J'ai ordonné, vu l'urgence des
besoins, que les effets des hommes morts fussent distribués en
gratification aux hommes restants et de préférence aux blessés
et aux malades qui avaient perdu leur sac ou en avaient été dê-t
pouillés.
La mort a fait de grands vides dans les cadres des compa
gnies. Pour éviter une désorganisation complète et pour parer à
l'exigence extrême du service, j'ai dû nommer aux emplois de
sous-officiers et de caporaux devenus vacants ; j'ai choisi les can
didats parmi ceux qui s'étaient le plus fait remarquer par leur
zèle, leur dévouement et leur bravoure.
Sur les 2.000 francs laissés à l'agent comptable et qui sont
restés intacts, j'ai fait remettre à titre de prêt pour le payement
de frais de travaux, 1.000 francs au génie et 400 à l'artillerie. En
souvenir de la belle conduite et de la mort glorieuse du capitaine
Sartarieu du 3e léger, tué à la lunette de gauche, j'ai ordonné que
cette lunette de gauche prît le nom de redoute Sartarieu.
Police et discipline. —
été facile,
grandes privations,
Ici,
Monsieur le Maréchal, ma tâche a
consolante. Au milieu de tant de fatigues et d'aussi
chacun est resté calme et soumis. Je n'ai
jamais entendu le plus léger murmure et la plus petite plainte
n'a pas été proférée. Je n'ai pas eu à réprimer le moindre acte