Jean Leyris sculptures - Nîmes

se avait donné pour mission d’instruire les foules depuis les hauts tympans des
cathédrales,
autrement dit d’inciter les fidèles à tourner leur regard de l’ordre de la nature
vers celui de la grâce au moment même où, franchissant le seuil du sanctuaire,
ils s’arrachaient au monde profane pour pénétrer dans la maison sacrée.
(À cette fonction transitionnelle – entre ce monde et l’autre mais aussi,
rappelons-le, entre peinture et sculpture – des bas-reliefs anciens, Malraux a
consacré des pages lumineuses que plus personne ne lit, alors qu’elles devraient
constituer la base de toute éducation artistique si notre époque était moins
ignorante.)
Ce n’est d’ailleurs pas tout. Car si l’histoire du bas-relief commence sur
les rives de la Vézère, elle est loin de s’arrêter à Angkor, ou à Tenochtitlàn, ou
même à Conques.
Et si cet art a vu, tout au moins en Europe, son importance diminuer à partir
de la Renaissance – au profit tout d’abord de modes décoratives qui réduisaient
le bas-relief à un simple ornement, puis au profit d’une peinture et d’une
sculpture rénovées qui aspiraient à conquérir le monde – avant de connaître, au
milieu du xixe siècle, un brutal déclin, il n’a pas pour autant disparu de la scène
artistique. Simplement, sa fonction, au fil du temps, s’est désacralisée.
Les hauts faits (guerres, colonisation, progrès des sciences et des techniques)
que célèbrent encore les parois de nombreux bâtiments de notre Troisième
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