Jean Leyris sculptures - Nîmes
Jean Leyris sculptures - Nîmes
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Ce n’est pas que <strong>Leyris</strong>, précisons-le, ait de l’aversion pour la couleur,<br />
et moins encore pour la sculpture peinte,<br />
cet art pratiqué sans interruption depuis les Grecs,<br />
fort en vogue depuis la révolution pop<br />
et auquel il viendra peut-être un jour,<br />
comme l’a fait avant lui son ami Raymond Mason.<br />
C’est simplement qu’à la date d’aujourd’hui<br />
il ne veut pas prendre le risque de plonger ses bas-reliefs dans l’anecdote,<br />
voire dans la banalité, en les baignant dans la couleur : car notre monde,<br />
quoi qu’on y fasse,<br />
est saturé de couleurs jusque dans le plus humble des objets qui le composent,<br />
jusque dans le plus insignifiant de ces objets de consommation courante<br />
qu’on peut se procurer au bazar du coin,<br />
et de cet aspect-là du réel <strong>Jean</strong> <strong>Leyris</strong> ne veut pas dans son art aussi longtemps<br />
que celui-ci ambitionne d’être, à sa manière, journal intime, récit du temps<br />
qui passe, porte ouverte sur le rêve.<br />
Faire le choix de la simple patine contre celui de la couleur ne revient donc<br />
pas, de son point de vue, à refuser à jamais l’option inverse.<br />
Le pourrait-il, d’ailleurs, dans la mesure où il ne s’agit que de deux chemins<br />
voisins, incompatibles entre eux mais aussi légitimes et tentants l’un que l’autre ?<br />
Et où tout le travail de l’artiste,<br />
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