Jean Leyris sculptures - Nîmes

tard, s’est senti submergé par une frustration croissante, tout aussi aiguë qu’inattendue.
Frustré par la peinture, lui qui, dès sa jeunesse, avait tant aimé les musées ?
Lui qui, depuis sa plus tendre enfance, avait connu et fréquenté Balthus ?
Oui. Et, plus précisément,
par la bidimensionnalité de la chose peinte.
Frustré de ne pas voir les objets qu’il esquissait s’arracher à la toile, les
corps reprendre leur volume, les lieux dépeints reconquérir leur profondeur.
La peinture ou, du moins, sa peinture ne lui semblait plus le conduire là où
il souhaitait aller.
Le réel dessiné, a-t-il alors songé, n’est pas celui que je poursuis.
Ce que je veux saisir, c’est le réel tactile, fait pour être caressé ou touché.
La vocation première de l’œuvre, qu’elle soit posée au milieu de l’atelier
ou du jardin voisin, n’est-elle pas d’accrocher la lumière ? Eh bien, cette vocation,
l’œuvre ne saurait l’atteindre aussi longtemps qu’elle se réduit au plan. C’est
pourquoi je dois mettre le dessin en relief.
Et c’est ainsi que, peu à peu, Jean Leyris a fini par trouver – non point
dans la ronde-bosse, qui suppose une vision monumentale des choses et, par
conséquent, une reconstruction géométrique de l’espace – mais dans l’art plus
sensuel, plus instinctif et plus intime du bas-relief,
l’équilibre intérieur que son regard cherchait.
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