Jean Leyris sculptures - Nîmes
Jean Leyris sculptures - Nîmes
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offrir leur vie pour sauver celle des autres ? Que proposer de neuf pour exister<br />
sur la scène artistique lorsqu’on a l’heur (ou le malheur) de venir non seulement<br />
après l’âge des titans et des dieux, mais également après celui des conquérants<br />
illustres et des grands inventeurs ?<br />
Des choses toutes simples, a répondu, non sans audace, <strong>Leyris</strong> :<br />
deux ou trois personnes de mon entourage,<br />
le peu d’objets qui constituent le décor de ma vie,<br />
ce que je vois dans mon jardin depuis le seuil de ma porte et, au-delà, sur<br />
les flancs de la colline opposée à celle où désormais j’habite,<br />
dans ce morceau de Haute-Provence qui m’est devenu « arrière-pays » lorsque,<br />
sans y être forcé, j’ai dit adieu au monde artificiel du spectacle parisien.<br />
Voilà en tout cas des sujets qui n’avaient guère eu droit, jusqu’alors, aux<br />
honneurs du bas-relief. C’est pourquoi, là encore, il conviendrait que nous nous<br />
arrêtions (un peu plus qu’il n’est d’usage de le faire pour un artiste contemporain,<br />
tant nous écrase le préjugé selon lequel le sujet n’aurait plus, aujourd’hui,<br />
d’importance) sur les enjeux de la démarche de <strong>Jean</strong>.<br />
Tournons-nous tout d’abord, car ils sont finalement peu nombreux, vers ceux<br />
de ses bas-reliefs qui représentent des figures humaines. On peut y reconnaître<br />
les parents de l’artiste : le traducteur Pierre <strong>Leyris</strong> (grâce auquel, adolescent, j’ai<br />
connu l’enchantement des chefs-d’œuvre de Dickens) et l’Anglaise Elizabeth<br />
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