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L'ibère et le basque: recherches et comparaisons

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artxibo-00465824, version 1 - 22 Mar 2010<br />

LACE(TANI), que <strong>le</strong> second élément signa<strong>le</strong> comme un nom de peup<strong>le</strong> latinisé,<br />

aurait en premier élément un terme qui se r<strong>et</strong>rouverait dans <strong>le</strong> <strong>basque</strong> lakañ(a) (palatalisation<br />

dia<strong>le</strong>cta<strong>le</strong> de lakain) au sens général de « parcel<strong>le</strong> de quelque chose, quartier de fruit,<br />

branch<strong>et</strong>te, mèche » <strong>et</strong>c. On pense plus raisonnab<strong>le</strong>ment à la base lak(a) hydronyme indoeuropéen<br />

<strong>et</strong> pan-européen qui se trouve aussi en <strong>basque</strong> au sens de « confluent » en dia<strong>le</strong>cte<br />

roncalais <strong>et</strong> en toponymie comme hydronyme (« Laka » affluent de la Nive en vallée<br />

d’Ossès).<br />

LAKERR- quoique lu dans <strong>le</strong>s noms de personnes ibères ressemb<strong>le</strong> beaucoup à<br />

lak(h)arr « gravier » qui a formé divers troponymes <strong>basque</strong> anciens.<br />

(-)LAKU(-) composant de noms de personnes ibères est comparé au <strong>basque</strong> lagun<br />

« compagnon ».<br />

LAUR- correspondant au <strong>basque</strong> laur « quatre » est l’un des noms de nombres<br />

ibères identiques au <strong>basque</strong>.<br />

MENTE-, MENDI- se r<strong>et</strong>rouvent dans <strong>le</strong> <strong>basque</strong> mendi « mont » attesté ainsi dans<br />

tous <strong>le</strong>s documents depuis <strong>le</strong> XIe sièc<strong>le</strong>.<br />

(-)NABARR(-) a été re<strong>le</strong>vé dans plusieurs noms ibères <strong>et</strong> correspond<br />

probab<strong>le</strong>ment au <strong>basque</strong> nabarr « bigarré, de cou<strong>le</strong>ur variée » toujours utilisé en ce sens dans<br />

<strong>le</strong> <strong>le</strong>xique <strong>basque</strong>, <strong>et</strong> fort courant en toponymie <strong>basque</strong> où il a dû donner « Nabarra » <strong>le</strong> nom<br />

de la « Navarre » (quel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>s altérations que ce nom a pu subir dans <strong>le</strong>s usages<br />

dia<strong>le</strong>ctaux locaux).<br />

*OLONI en premier élément du toponyme OLON(TIGI) serait resté dans <strong>le</strong><br />

<strong>basque</strong> orein « cerf », ce qui indique des différences vocaliques assez importantes ; il est<br />

même curieux qu’un toponyme cité en 1047 oreriuia «<strong>le</strong> gué des cerfs » (la forme de<br />

composition ore(i)r- de orein, comme jaur- pour jaun « seigneur » est régulière) ait changé<br />

par assimilation vocalique en un sièc<strong>le</strong> à 1126 ororibia, se rapprochant ainsi de la forme<br />

primitive supposée.<br />

OSO « loup » comme <strong>le</strong> <strong>basque</strong> otso (avec fricative oso est en <strong>basque</strong> « tout,<br />

entier ») est reconnu comme composant de divers noms de lieux ibères comme il l’avait été<br />

dans des citations aquitaines : c’est l’un des termes <strong>le</strong>s plus productifs en onomastique<br />

généra<strong>le</strong>, <strong>et</strong> <strong>basque</strong> en particulier depuis <strong>le</strong>s plus anciennes citations médiéva<strong>le</strong>s (nom de<br />

personne 1027 oxsoa de artesana, nom de lieu 1034 osxagauia).<br />

ORRTIN a été proposé comme une forme ancienne du <strong>basque</strong> urde « cochon »<br />

(voir ci-dessus BURDI), bien que la fina<strong>le</strong> –in soit diffici<strong>le</strong> à justifier en <strong>basque</strong> même en<br />

déclinaison ; <strong>le</strong> mot correspondrait mieux pour la forme, avec <strong>le</strong>s variations phonétiques<br />

connues entre ibère <strong>et</strong> <strong>basque</strong>, au mot urdin « b<strong>le</strong>u, gris » écrit ainsi (parfois aussi ordin) dès<br />

l’Antiquité.<br />

OTOBE(SA) aurait pour premier élément un mot ibère OTOBE- correspondant au<br />

<strong>basque</strong> ot(h)e « ajonc épineux », <strong>le</strong>quel en composition ou dérivation apparaît en général<br />

anciennement sous la forme régulière ot(h)a- (992 oteizo,1025 otazaha, otazu, 1119 othasac).<br />

SAI- composant de S’AITABI (voir III. Toponymie) est compris comme <strong>le</strong><br />

<strong>basque</strong> homonyme sai « vautour », mais celui-ci aurait pu avoir anciennement un sens plus<br />

général de « oiseau de proie » si l’on en croit <strong>le</strong> nom de la maison médiéva<strong>le</strong> de Chéraute en<br />

Sou<strong>le</strong> écrit au XIVe sièc<strong>le</strong> sayhabiaga « <strong>le</strong> lieu des nids de vautours », conforme à la<br />

topographie du site, moins pour <strong>le</strong>s « vautours » que pour des faucons ou autres p<strong>et</strong>its rapaces.<br />

SAKARR correspond au <strong>basque</strong> zaharr « vieux » (934 zaharra).<br />

S’ALIR « argent, monnaie » est proche du <strong>basque</strong> sari « prix, récompense », avec<br />

une même sifflante apico-alvéolaire initia<strong>le</strong>. On peut se demander si <strong>le</strong> radical verbal sal-<br />

« vendre » (participe sur <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> latin saldu « vendu ») n’est pas de même origine.<br />

SALTU-, SALLU sont identifiés au <strong>basque</strong> zaldi « cheval ». On ne peut<br />

s’empêcher, du moins en toponymie médiéva<strong>le</strong> <strong>basque</strong>, de noter que si zaldi n’est guère<br />

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