L'ibère et le basque: recherches et comparaisons
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artxibo-00465824, version 1 - 22 Mar 2010<br />
1. ABARRILTUR : on n’est pas tout à fait sûr s’il s’agit d’un toponyme (opinion<br />
de M. de Faria) ou d’un anthroponyme. Dans <strong>le</strong> premier cas deux explications peuvent être<br />
proposées, selon qu’on lit au premier terme, comme déterminant ou complément déterminant<br />
du terme correspondant au <strong>basque</strong> iri « habitat » (voir II. Lexique ibère <strong>et</strong> <strong>le</strong>xique <strong>basque</strong>) :<br />
1° l’équiva<strong>le</strong>nt du <strong>basque</strong> hamarr « dix », la numération étant présente aussi en toponymie<br />
<strong>basque</strong> (1350 Iruri « Troisvil<strong>le</strong>s » en Sou<strong>le</strong>, Irurita « lieu des trois vil<strong>le</strong>s » en Navarre,<br />
irursagarr<strong>et</strong>a cité en 1350 « lieu des trois pommiers », <strong>le</strong>s « Cinco villas » de Navarre <strong>et</strong>c.) ;<br />
2° abarr « branche, branchage » (1027 abarzuza).<br />
5. ACIRGI : ce serait selon M. de Faria cité par L. Silgo Gauche un « adjectif à<br />
base toponymique ». Avec l’élément final ou suffixe –gi diffici<strong>le</strong> à identifier avec précision<br />
(en <strong>basque</strong> suffixe de « matière » -gi/-ki, réduction de –egi « lieu de séjour » ou de hegi<br />
« bord, crête » ?) qui forme une grande série de toponymes ibères (voir ci-dessous), la base<br />
ACIR- rappel<strong>le</strong> de près deux termes bien identifiés en toponymie <strong>basque</strong> médiéva<strong>le</strong>: 1°<br />
agir(re) dans <strong>le</strong>s citations hispaniques, ou ager(re) dans <strong>le</strong>s citations aquitaines, avec vibrante<br />
faib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s formes modernes ageri, agiri (991 agirri, 1094 agirioz) ; 2° akherr (à vibrante<br />
forte) « bouc » (aker çaltua 1079).<br />
7. AESO : L. Silgo Gauche propose de comparer la base AE- (suffixée en –SO)<br />
au <strong>basque</strong> ai « versant » qui forme des composés toponymiques <strong>basque</strong>s bien connus « Aya,<br />
Ayalde, Ayarte » (à quoi doivent être ajoutés « Ayerbe » en Aragon, « Aiherra » en Basse-<br />
Navarre <strong>et</strong> d’autres : Aibar, Aiegui <strong>et</strong>c.) ; <strong>le</strong> vocalisme <strong>et</strong> l’absence d’aspiration notée dans<br />
l’écriture ibère font penser aussi à ah<strong>et</strong>z très sûrement variante du commun aitz « pierre,<br />
rocher » (1136 ahezcoa), <strong>et</strong> qui aurait pu recevoir un suffixe –o assez mal identifié pour <strong>le</strong><br />
sens mais assez fréquent en toponymie <strong>basque</strong> médiéva<strong>le</strong> en particulier aquitaine (ce qui<br />
exclut une influence du castillan médiéval).<br />
8. AIRENOSII : dans ce nom de peup<strong>le</strong> latinisé au pluriel, la base AIREN a été<br />
identifiée au nom pléonastique du « Val d’Aran » dans <strong>le</strong>s Pyrénées, c’est-à-dire au terme si<br />
productif en toponymie <strong>basque</strong> médiéva<strong>le</strong> (h)aran « vallée », après une réduction de<br />
diphtongue ai- > a- déjà documentée à l’époque antique (SAIGANTA latinisé en<br />
SAGUNTUM).<br />
9. AIUNGI (l’un des nombreux toponymes ibères apparemment formés du suffixe<br />
ou du composant –GI : voir ci-dessus) : dans la mesure où AIUN- a été reconnu aussi comme<br />
anthroponyme <strong>et</strong> comparé au <strong>basque</strong> jaun (voir II. Lexique …), on n’est pas loin de jauregi<br />
(« demeure seigneuria<strong>le</strong> ») en supposant que –GI est proche ou identique de sens au<br />
composant –egi, d’où <strong>le</strong> sens proposé par L. Silgo Gauche « villa de Aiaun ». En toponymie<br />
<strong>basque</strong> on pourrait avoir aussi un nom à trois éléments, avec <strong>le</strong> suffixe locatif –un très<br />
employé en toponymie médiéva<strong>le</strong> (1174 larraun) <strong>et</strong> ai « versant » (voir ci-dessus AESO).<br />
10. ALAUN : avec al(h)a « pâturage » <strong>et</strong> <strong>le</strong> même suffixe ou composant de sens<br />
locatif –UN (larraun ci-dessus), en variante après sifflante –kun – dans 1268 arizcun <strong>et</strong>c. (en<br />
<strong>le</strong>xique moderne formé par addition de voyel<strong>le</strong> fina<strong>le</strong> une/gune « lieu, espace »), ce nom<br />
prend en <strong>basque</strong> <strong>le</strong> sens très simp<strong>le</strong> de « lieu de pâture ».<br />
13. ALTHAIA : si c<strong>et</strong>te forme citée dans l’Antiquité en concurrence avec<br />
CARTALA <strong>et</strong> HALTHAIA pour la même vil<strong>le</strong> n’était pas altérée el<strong>le</strong> serait, avec <strong>le</strong>s<br />
variantes phonétiques attendues en <strong>basque</strong> (sonore après latéra<strong>le</strong> –ld-), à peu près identique au<br />
toponyme Aldaia (1140 aldaya) en Navarre, composé apparemment sur alde « côté » <strong>et</strong> ai<br />
« versant » (voir AIUNGI).<br />
19. ANDOSINI : nom de peup<strong>le</strong> latinisé sur une base ANDOS-, qui est dans des<br />
toponymes <strong>basque</strong>s assez nombreux (932 andosilla, 1025 andozqu<strong>et</strong>a, 1144 andotz, <strong>et</strong> au<br />
versant aquitain : Andozeko ibarra « <strong>le</strong> val d’Andos » cité au XVe sièc<strong>le</strong>) <strong>et</strong> dans <strong>le</strong>s noms de<br />
personnes antiques d’Aquitaine. Si la base ando- est incertaine <strong>et</strong> discutée pour <strong>le</strong> sens <strong>et</strong><br />
l’étymologie, la parenté de tous ces noms semb<strong>le</strong> <strong>le</strong>s relier à la même couche linguistique.<br />
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