29.06.2013 Views

L'ibère et le basque: recherches et comparaisons

L'ibère et le basque: recherches et comparaisons

L'ibère et le basque: recherches et comparaisons

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

artxibo-00465824, version 1 - 22 Mar 2010<br />

en commençant par l’une des gloses latines <strong>le</strong>s plus anciennes (1074 aker çaltua … saltus<br />

ircorum), <strong>et</strong> dans bien d’autres exemp<strong>le</strong>s (1025 zalduhondo, 1080 zalduburua, 1205<br />

çaldugoien, 1252 çalduçaharra). L’Ibérie étant latinisée dès <strong>le</strong> deuxième sièc<strong>le</strong> avant notre<br />

ère, il y a peut-être lieu de se demander si <strong>le</strong> mot latin saltu n’avait pas déjà envahi la<br />

toponymie ibérique au temps des citations non seu<strong>le</strong>ment des auteurs antiques, toutes<br />

postérieures, mais d’une grande partie au moins de cel<strong>le</strong>s des monnaies <strong>et</strong> autres (voir cidessus<br />

1. Lexique …).<br />

295. SALTUTIBAI(TE) : ce toponyme comp<strong>le</strong>xe, marqué d’un suffixe ibère<br />

d’ablatif –TE (voit I. Phonétique <strong>et</strong> morphologie), a été isolé dans une assez longue<br />

inscription en ibère où ont été reconnus plusieurs éléments <strong>le</strong>xicaux <strong>et</strong> grammaticaux. Au<br />

terme SALTU- (voir ci-dessus) s’ajoutent un élément final identifié au <strong>basque</strong> bai « rivière »,<br />

<strong>et</strong> un élément central –TI- qui serait un suffixe ou autre élément formant quelques noms<br />

<strong>basque</strong>s d’animaux domestiques, ardi, idi <strong>et</strong> précisément zaldi « cheval » dont ce SALTUTI-<br />

ou plus SALLUDI- aurait pu être la forme antique. C<strong>et</strong>te analyse, qui pose des questions<br />

diffici<strong>le</strong>s d’étymologie, donnerait à ce nom <strong>le</strong> sens de « rivière du cheval » (ou « des<br />

chevaux »), Quoique cité tardivement en 1452 mais probab<strong>le</strong>ment ancien, <strong>le</strong> <strong>basque</strong> zaldivia<br />

en est formel<strong>le</strong>ment très proche, au sens de « <strong>le</strong> gué des chevaux » (si ce n’est « <strong>le</strong> gué de la<br />

forêt » : voir ci-dessus).<br />

299. SEBELACI : dans <strong>le</strong> cadre de l’analyse des toponymes ibères connus par<br />

ail<strong>le</strong>urs plusieurs segmentations du nom sont possib<strong>le</strong>s, ou une composition avec -LACI<br />

(« confluent » ou « mont » : voir ci-dessus n° 224 LACETANI <strong>et</strong> n° 225 LACIMURGI), ou<br />

une suffixation en –CI (voir n° 165 ILICI), ou encore une composition plus comp<strong>le</strong>xe<br />

proposée par L. Silgo Gauche, supposant l’articulation apica<strong>le</strong> de la sifflante <strong>et</strong> une réduction<br />

de la diphtongue, avec SAI- « vautour » en <strong>basque</strong> (voir n° 324 ´SAITABI). Dans ce dernier<br />

cas un trip<strong>le</strong> composé *sai-bela-ki (pour –KI voir n° 65 ILICI) serait théoriquement possib<strong>le</strong><br />

mais sans exemp<strong>le</strong>, <strong>et</strong> sémantiquement peu viab<strong>le</strong> (« lieu de vautours noirs » ?) ; on peut noter<br />

pourtant l’exemp<strong>le</strong> répété d’un emploi proche en anthroponymie, mais qui semb<strong>le</strong> avec se(h)i<br />

« enfant, serviteur » : 1167 seibelce, 1265 orti sey uelça. Pour l’analyse en deux éléments<br />

avec –LACI <strong>le</strong> premier a pu être comparé en adoptant la même sifflante apica<strong>le</strong> à des mots<br />

<strong>basque</strong>s : 1° à sabel « ventre, entrail<strong>le</strong>s », qui n’a cependant aucun exemp<strong>le</strong> sûr à l’appui en<br />

toponymie, où sont utilisés comme partout au sens figuré <strong>le</strong>s formes extérieures du corps<br />

humain « tête, yeux, nez, dos, pied » mais pas l’intérieur, sauf <strong>le</strong>s cas rares où il y a une<br />

confusion probab<strong>le</strong> favorisée par l’incertitude dans l’écriture ancienne des sifflantes <strong>basque</strong>s<br />

avec zabal (voir plus loin) dans 1100 urtasauel, 1283 çarrinsauel, sauf peut-être en<br />

anthroponymie (1258 gracia sauela) ; 2° sabi qui a des sens botaniques « plant, pépinière,<br />

sauge » <strong>et</strong>c. mais semb<strong>le</strong> aussi absent de la toponymie <strong>basque</strong>. Au contraire zabal « plat,<br />

large, vaste » est d’un emploi extrêmement abondant en toponymie médiéva<strong>le</strong> ancienne, ou<br />

employé seul (945 zauala), ou en dérivation suffixée (1027 zabalza), ou en premier ou second<br />

terme de composition (1007 arçaualç<strong>et</strong>a, 1007 oyarzaual, 1107 zaua<strong>le</strong>gui : on peut observer<br />

la proximité de ce dernier avec <strong>le</strong> toponyme ibère), parfois n<strong>et</strong>tement cacographié en zabel<br />

comme 1080 sorozabel. C’est <strong>le</strong> sens qui conviendrait <strong>le</strong> mieux, selon L. Silgo Gauche, à la<br />

topographie du lieu qui avait peut-être reçu ce nom, dans la province de Castellón de la Plana.<br />

302. SEKIA: ce nom ibère était celui de Ejea de los Cabal<strong>le</strong>ros près de Saragosse,<br />

<strong>et</strong> bien qu’une origine celtique ait pu en être proposée, L. Silgo Gauche pense au mot des<br />

Refranes de 1596 zeja au sens de « marché », <strong>et</strong> qui a probab<strong>le</strong>ment des témoignages anciens<br />

en toponymie <strong>basque</strong>, comme <strong>le</strong> nom du monastère navarrais cité en 1032 monasterium quod<br />

dicitur ceia carra, en 1099 ceia zaarra qui aurait donc été bâti à l’emplacement ou à<br />

proximité d’un « vieux marché ». Au même mot est rapporté <strong>le</strong> n° 303 SEGISA (en graphie<br />

<strong>basque</strong> ZEGIZA) avec une suffixation en –SA assez fréquente en toponymie ibère (voir cidessus<br />

EGOSA, ELUSA, ITURRISSA).<br />

48

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!