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L'ibère et le basque: recherches et comparaisons

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artxibo-00465824, version 1 - 22 Mar 2010<br />

(h)uli dans 952 ulibarrilior) a été porté par des vil<strong>le</strong>s aussi distantes <strong>le</strong>s unes des autres que<br />

Grenade en Andalousie, Elne dans <strong>le</strong>s Pyrénées Orienta<strong>le</strong>s, sans compter évidemment <strong>le</strong>s<br />

innombrab<strong>le</strong>s paroisses, hameaux, maisons ainsi dénommées dans la toponymie <strong>basque</strong><br />

médiéva<strong>le</strong> <strong>et</strong> cités entre <strong>le</strong> Xème <strong>et</strong> <strong>le</strong> XIIIème sièc<strong>le</strong>. Le n° 179 ILUBARIA, répété dans <strong>le</strong><br />

nom d’origine au féminin latin ILUBARIENSIA (« cel<strong>le</strong> d’Ilubarri ») contient comme<br />

d’autres (n°180 ILUCRO <strong>et</strong>c.) la variante ILU avec une forme à voyel<strong>le</strong> ouverte barri<br />

spécifique en <strong>basque</strong> du domaine dia<strong>le</strong>ctal alavo-biscayen (1025 huribarri).<br />

165. ILICI, à l’origine du nom de « Elche », est sur la même base ibère ili, <strong>et</strong> une<br />

suffixation –KI assez proche de –GI (voir ci-dessus). Il est curieux de constater que <strong>le</strong><br />

correspondant <strong>basque</strong> iriki, parfois avec nasa<strong>le</strong> sans doute analogique irikin, apparaît dans <strong>le</strong>s<br />

noms de maisons médiéva<strong>le</strong>s de Basse-Navarre (1350 iriqui, 1366 yriquin). Le même mot<br />

forme aussi quantité d’autres noms de lieux ibères, avec divers suffixes parfois latinisés<br />

(diminutif –ULA) ou des éléments ibères existant ail<strong>le</strong>urs (-URGI, suffixe –TA), comme <strong>le</strong>s<br />

toponymes ibères n° 166 ILIOCRICA, n° 167 ILIPA, n° 168 ILIPULA, n° 170 ILITURGI<br />

(dans certaines inscriptions ILDUTURGI), n° 171 ILITURGICOLA, n°172 ILORCI.<br />

173 ILTIKURRA, 174 ILTIRRKE, 175 ILTIRRTA : tous ces noms, avec <strong>le</strong>urs<br />

diverses graphies selon <strong>le</strong>s inscrptions ou <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ctures qui en ont été faites (ILTIRRAKA,<br />

ILTITERKA, ILTITERA pour <strong>le</strong> premier, ILTIRRKESKEN pour <strong>le</strong> deuxième, ILTIRRTAR<br />

ILTIRR´SALIR <strong>et</strong>c. pour <strong>le</strong> troisième, latinisé en ILERDA qui a laissé <strong>le</strong> nom à la vil<strong>le</strong> de<br />

Lerida), <strong>et</strong> beaucoup d’autres ont en commun d’être faits sur la base ibère ILDI « vil<strong>le</strong> »<br />

comme <strong>le</strong> <strong>basque</strong> iri (voir II. Lexique …). Accessoirement on peut se demander si l’ibère<br />

ancien ILTURR- ne se r<strong>et</strong>rouverait pas en toponymie <strong>basque</strong> médiéva<strong>le</strong> sous une forme irur-<br />

qui n’aurait pas alors dans tous <strong>le</strong>s cas comme on peut <strong>le</strong> penser <strong>le</strong> sens du numéral « trois »,<br />

mais celui de « vil<strong>le</strong> » : ainsi dans <strong>le</strong> nom d’Irouléguy en Basse-Navarre noté avec insistance<br />

en 1264, 1350, 1366 yrur<strong>le</strong>guy qui ne serait pas alors « trois crêtes » (cf. J.-B. Orpustan,<br />

Nouvel<strong>le</strong> toponymie <strong>basque</strong>, PUB 2006, p. 158) mais, ayant conservé la base ancienne ibère,<br />

« vil<strong>le</strong>, habitat sur la crête », comme 1350 echamendi « maison de montagne ».<br />

176. ILTUKOITE : avec <strong>le</strong> même mot ibère que ci-dessus ce nom correspondrait<br />

au <strong>basque</strong> irigoiti « habitat situé en haut » (1412 irigoiti en Mixe) (voit II. Lexique …).<br />

177: ILTURO latinisé en ILURO (Pline) nommant une vil<strong>le</strong> de la région de<br />

Barcelone aujourd’hui « Mataró ». 192 : ILURO, qui est <strong>le</strong> nom ancien d’Oloron en Béarn<br />

(décliné avec suffixe latin ILURONE dans l’Itinéraire d’Antonin au IVe sièc<strong>le</strong>, l’initia<strong>le</strong><br />

vocalique OLORO s’impose progressivement à partir du VIe sièc<strong>le</strong> : variantes avec EL-<br />

jusqu’au XIe sièc<strong>le</strong>). 193 : ILURO reconstruit à partir d’une inscription latine contenant <strong>le</strong><br />

nom de peup<strong>le</strong> au génitif pluriel ILU(REN)SIUM, qui serait aujourd’hui « Alora » dans la<br />

région de Málaga. La base ibère de ces noms ILTUR- «habitat » ou ILUR (dans une borne<br />

milliaire du Somport dans <strong>le</strong>s Pyrénées) est suffixée en –o. Or c<strong>et</strong>te suffixation, dont l’origine<br />

<strong>et</strong> <strong>le</strong> sens précis (locatif ? abondanciel ?) échappent, existe bien en toponymie <strong>basque</strong><br />

médiéva<strong>le</strong> dans une série aquitaine assez fournie de noms de pays (outre l’ancien Iluro pour<br />

l’Oloron béarnais, il y a Arbelo pour « Arbéroue », Zubero pour « Sou<strong>le</strong> », Çaro en Cize) <strong>et</strong><br />

de maisons (Berrio, Garro, Luro, Zabalo), <strong>et</strong> de même en zone hispanique (Arano, Elorrio,<br />

Garaio <strong>et</strong>c.). C<strong>et</strong>te extension géographique <strong>et</strong> l’ancienn<strong>et</strong>é excluent qu’il s’agisse d’une<br />

suffixation romane médiéva<strong>le</strong>. L’exemp<strong>le</strong> du nom <strong>basque</strong> moderne de la Navarre péninsulaire<br />

Nafarroa, qui n’a aucune citation toponymique médiéva<strong>le</strong> antérieure au XVe sièc<strong>le</strong> (1024<br />

navarra, 1036 nauarra : l’étymon est nabarra déjà dans <strong>le</strong>s citations antiques <strong>et</strong> conservé<br />

pour la Basse-Navarre, nommée depuis <strong>le</strong> XVIe sièc<strong>le</strong> « Baxe-Nabarra ») ne peut être avancé<br />

comme point de comparaison, puisqu’il procède manifestement du castillan « navarro » hérité<br />

du latin navarrus, avec deux modifications phono-morphologiques bana<strong>le</strong>s : 1° addition du<br />

déterminant <strong>basque</strong> –a (qui était déjà dans la forme ancienne Nabarra sur la base nabar citée<br />

dans l’Antiquité ibérique <strong>et</strong> dans <strong>le</strong> nom de peup<strong>le</strong> latin au VIIIe sièc<strong>le</strong> nauarri), <strong>et</strong><br />

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