L'ibère et le basque: recherches et comparaisons
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artxibo-00465824, version 1 - 22 Mar 2010<br />
semb<strong>le</strong> par comporter ISURGI, analysé en relation avec <strong>le</strong> <strong>basque</strong> ixur dont <strong>le</strong> dérivé ixuri<br />
« versant, déclivité » est effectivement en toponymie <strong>basque</strong> ancienne (1249 issuri). Un<br />
élément iz « eau, liquide » a formé des éléments du <strong>le</strong>xique <strong>basque</strong> (izotz « gelée »<br />
littéra<strong>le</strong>ment «eau gelée » en toponymie médiéva<strong>le</strong> dans Izozta, Izotzagerre).<br />
204 ITURISSA <strong>et</strong> 352 TURISSA : nom d’une cité des Vascons pour <strong>le</strong> premier,<br />
de la région de Gérone en Catalogne pour <strong>le</strong> second (actuel Tossa del Mar): formés sur un<br />
mot ibère correspondant au <strong>basque</strong> it(h)urri « source, fontaine » avec suffixe de col<strong>le</strong>ctif ou<br />
d’abondance (voir II. Lexique …).<br />
214. KETAZES’AIN : c’est une inscription monétaire dont <strong>le</strong> dernier élément<br />
correspond curieusement au <strong>basque</strong> gain « dessus, hauteur » très fréquent an toponymie (1110<br />
aycitagaynna avec <strong>le</strong> déterminant –a). Le premier élément ressemb<strong>le</strong> non moins curieusement<br />
au composant déjà cité du médiéval g<strong>et</strong>ayry (voir ci-dessus <strong>le</strong> n° 117).<br />
223. LABITOLOSA : pour <strong>le</strong> second élément apparemment suffixé voir ci-dessus<br />
n° 55 BAITOLO. Le premier ne trouve comme correspondant en toponymie <strong>basque</strong> que labe<br />
« four » <strong>et</strong> « brûlis » (dans 1150 laveake forme romanisée de 1350 labeaga, 1134 labedz<br />
moderne « Lab<strong>et</strong>s »).<br />
224. LACETANI : nom de peup<strong>le</strong> latinisé sur une base LAKE- ou LAKA- (voir<br />
ci-dessus II. Lexique …).<br />
225. LACIMURGI : c’est un composé du toponyme MURGI (voir ci-dessous n°<br />
252) <strong>et</strong> d’un premier élément LAKI- (il y a aussi des formes antiques en LAKO-) qui pourrait<br />
être selon L. Silgo Gauche, malgré la voyel<strong>le</strong> fina<strong>le</strong>, en relation avec l’hydronyme laka ; voir<br />
aussi n° 224 LACETANI <strong>et</strong> <strong>le</strong> suivant :<br />
226. LACURRI ou LACURI selon <strong>le</strong>s citations: la plupart des commentateurs ont<br />
isolé l’élément LAK- avec divers rapprochements <strong>basque</strong>s, lakarr « gravier » <strong>et</strong> paronymes<br />
avec d’autres sens, <strong>et</strong> même, selon L. Silgo Gauche, avec <strong>le</strong>(h)er « pin » composant de<br />
toponymes <strong>basque</strong>s médiévaux (pourtant assez loin phonétiquement) ; comme <strong>le</strong> second<br />
élément est comparé au <strong>basque</strong> gorri « rouge », comme pour d’autres toponymes ibères des<br />
même terminaison (voir n° 100 CALAGURRIS), on peut remarquer que des composés<br />
comme lakagorri, lakugorri <strong>et</strong>c. auraient été très régulièrement réduits par haplologie à<br />
lakorri qui semb<strong>le</strong> bien être la base de noms médiévaux comme <strong>le</strong> labourdin 1236 lacurren<br />
écrit en 1304 <strong>le</strong>corryain ; avec une fina<strong>le</strong> différente en Navarre 1105 <strong>le</strong>caune, 1190 <strong>le</strong>cate. L.<br />
Silgo Gauche signa<strong>le</strong> en dernière analyse une autre <strong>le</strong>cture IRAGORRI qui serait en <strong>basque</strong><br />
« fougère rouge » (en toponymie <strong>basque</strong> 1284 iradi gorria).<br />
230 . LASTIGI : avec l’incertitude sur la nature exacte de la sifflante, <strong>le</strong> terme<br />
<strong>basque</strong> comparab<strong>le</strong> qui s’impose pour <strong>le</strong> premier élément, plutôt que <strong>le</strong> qualifiant latz « âpre,<br />
rude » ou lasto « pail<strong>le</strong> », semb<strong>le</strong> bien être lats « cours d’eau » qui produit en toponymie<br />
<strong>basque</strong> médiéva<strong>le</strong> avec épenthèse d’occlusive après sifflante des noms comme 1293 lastiri,<br />
1366 lastaun (<strong>le</strong> sens de ce nom en position isolée <strong>et</strong> bordure immédiate du cours de la Nive<br />
ne fait aucun doute), <strong>et</strong> de même peut-être 959 lastarre, 1008 lastur ; en <strong>basque</strong> lastegi serait<br />
un résultat régulier du composé lats-(h)egi « bord de cours d’eau ». En dernière <strong>le</strong>cture L.<br />
Silgo Gauche croit possib<strong>le</strong> une correspondance avec IRAZTEGI (qui peut procéder de même<br />
en <strong>basque</strong> de iratz(h)egi sur iratze « fougeraie »).<br />
231. LATTARA : ce nom correspond à « Lattes » dans l’Hérault. La fina<strong>le</strong> –RA<br />
indiquerait un pluriel ibérique ensuite latinisé <strong>et</strong> conservé dans <strong>le</strong> nom moderne de Lattes<br />
(pour <strong>le</strong> suffixe <strong>basque</strong> archaïque –ra après voyel<strong>le</strong> organique –a voir ci-dessus n° 36<br />
EGARA). Le terme latta serait par hypothèse <strong>le</strong> nom de la « châtaigne » en ibère. Il faut<br />
remarquer d’une part que <strong>le</strong> <strong>basque</strong> ne connaît que <strong>le</strong> latinisme gaztaina (< castanea) rare en<br />
toponymie médiéva<strong>le</strong> ancienne (1412 gatztan çilho) ce qui est après tout surprenant vu la<br />
place de c<strong>et</strong> arbre dans la région, <strong>et</strong> d’autre part qu’un élément lata- non identifiab<strong>le</strong> par <strong>le</strong><br />
<strong>le</strong>xique historique (c’est dans la langue moderne <strong>le</strong> roman « latte ») a sa place en toponymie<br />
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